Rapport d'avancement sur la Roumanie et la Bulgarie

La Bulgarie ne fait pas assez d'efforts pour lutter contre la corruption et le crime organisé, contrairement à la Roumanie, qui enregistre des progrès notables. Tel est le verdict de la Commission européenne dans son rapport annuel. Bucarest peut-elle servir de modèle à Sofia ?

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24 Chasa (BG) /

Sofia devrait s'inspirer de sa voisine roumaine

Le quotidien 24 Chasa souligne le bien-fondé du rapport présenté mercredi à Bruxelles sur les progrès réalisés par la Bulgarie et la Roumanie, tant pour sa critique de Sofia que pour le satisfecit accordé à Bucarest :

«En Bulgarie, seuls un politique et un procureur ont été condamnés à des peines de prison ces 15 dernières années. En Roumanie, ce sont plus de 1 100 personnes, hommes et femmes à tous les échelons du pouvoir, qui ont été condamnés. Des milliers d’entre eux sont déjà derrière les barreaux. … Chez notre voisin, les enquêteurs ont placé en détention, rien que ces cinq dernières années, des ex-Premiers ministres, des oligarques, des députés, des ministres, des juges et des barons des médias. … Les Roumains ne témoignent aucune pitié, car ils ont élaboré un mécanisme qui leur permet de garantir l’indépendance de la Direction nationale anticorruption (DNA) par rapport au président et au Premier ministre, et qui permet à chacun de ses fonctionnaires de présenter avec succès plus d’une centaine de cas par an devant le tribunal. Imaginez donc un peu que l’on fasse la même chose en Bulgarie. Il n’y aurait même pas assez de place dans les prisons.»

Ziare (RO) /

La Roumanie n'est pas à l'abri d'une rechute

Sur le portail d’information Ziare, la journaliste Ioana Ene Dogioiu explique que la Roumanie est loin d'être aussi exemplaire qu'il n'y paraît :

«La justice a connu d’indéniables avancées. Alors que l’on se demandait pendant des années s’il était concevable de porter plainte contre un Premier ministre en exercice, cette perspective a fini par devenir réalité pour la société roumaine. Une évolution irréversible ? Je crois que non. Je crains qu’un malheur ne se produise si la Commission décidait de lever sa surveillance. … Cette décision ne serait souhaitable que si l’ingérence de la politique dans la justice n’était plus qu’un phénomène marginal - or la route est encore longue. Il faudra superviser ce cheminement afin de le pérenniser.»