L'UE lève ses sanctions contre la Biélorussie

L'Union européenne a décidé de ne pas renouveler la plupart des sanctions prises contre la Biélorussie. Le motif invoqué : la baisse des atteintes aux droits de l'homme et la libération des détenus politiques avant la réélection d'Alexandre Loukachenko en 2015. Ce choix est-il justifié ?

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Lietuvos žinios (LT) /

L'UE fait le jeu du Kremlin

Indirectement, la décision européenne profite aussi au Kremlin, déplore l’eurodéputé lituanien Petras Auštrevičius dans le quotidien conservateur Lietuvos žinios :

«Si les prisonniers politiques ont été libérés, ils n’ont toutefois pas été réhabilités. L’opposition reste muselée. Dans le domaine de la liberté des médias ou de la justice, il n’y a toujours aucune amélioration. D’un autre côté, dans la situation actuelle, le fait de jouer la carte biélorusse aura des répercussions bien plus conséquentes. De mon point de vue, la levée des sanctions contre la Biélorussie ouvrira la porte à un débat sur un possible réexamen des sanctions instaurées contre la Russie. Ce n’est pas pour rien que Minsk, mais aussi Moscou, se sont réjouies de la décision européenne. Il est évident qu’en renforçant le régime Loukachenko, l’allié le plus proche de Poutine, on renforce également le Kremlin.»

Neatkarīgā (LV) /

Des sanctions inefficaces

Les sanctions contre la Biélorussie n'ont pas contribué à améliorer la situation des droits de l'homme, analyse le quotidien national-conservateur Neatkarīgā :

«Les sanctions ont à ce point conforté le régime biélorusse qu’Alexandre Loukachenko a libéré l’année dernière certains de ses opposants sans trop se poser de questions. Si les sanctions étaient également liées à la question des droits de l’homme, elles ont plutôt contribué à affaiblir le prestige de l’UE en Biélorussie. … On peut espérer que la Biélorussie saluera la levée des sanctions. Le pays a déjà montré qu’il était en mesure de se positionner correctement entre les deux camps - la Russie et l’UE. Il est probable que les rapports entre l’UE et la Biélorussie en restent au niveau des 'interactions critiques'. Les efforts diplomatiques continueront de jouer un rôle plus important que la démocratie et les droits de l’homme.»