Tusk décourage les migrants

Donald Tusk, président du Conseil européen, a déconseillé aux 'migrants économiques illégaux' de tenter de se rendre en Europe. Il a fait valoir qu'en vertu de Schengen, ces migrants seraient à l'avenir arrêtés et reconduits aux frontières extérieures de l'UE. Que penser de cet appel ?

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The Times (GB) /

Merkel devrait s'aligner sur Tusk

La seule politique commune envisageable, c'est de dissuader les réfugiés de venir vers l’Europe occidentale, en leur rendant la vie dure, argumente le quotidien conservateur The Times :

«[Merkel] affirme souhaiter que d’ici lundi prochain, l’Europe se mette d’accord sur une politique en matière de réfugiés qui soit opérationnelle. Si elle est sérieuse, elle devrait explicitement parler la langue de Donald Tusk et se joindre à son appel à revenir à la politique longtemps pratiquée par l’UE, selon laquelle les demandeurs d’asile doivent être enregistrés dans le pays par lequel ils sont entrés dans l’UE. … Il a fallu qu’une année s’écoule et que l’UE soit ébranlée dans ses fondements pour qu’on se rende à l’évidence : le meilleur moyen d’aider les réfugiés syriens est de rendre leur voyage vers l’Ouest le plus difficile possible et de faciliter le retour dans leur propre pays. C’est faisable, mais il faut d’abord que la trêve tienne.»

El País (ES) /

Le président de l'UE attise la xénophobie

L’avertissement lancé par Donald Tusk aux migrants est tout à fait inapproprié, écrit le quotidien de centre-gauche El País :

«En Europe, ces avertissements pourraient avoir pour effet d’intensifier un peu plus la hausse de la xénophobie constatée par la récente étude Eurobaromètre dans certains PECO. Mais ces avertissements ne dissuaderont pas les centaines de milliers de candidats à l’exil, qui ont de bonnes raisons de mettre leur vie et celle de leurs enfants en jeu pour tenter de rallier l’Europe. La dureté de ces propos contribue seulement à déshumaniser le débat et à favoriser l’exclusion.»