Comment stopper l'essor des néonazis en Slovaquie ?

Le parti d'extrême droite LS-Naše Slovensko, sous l'égide de son président Marian Kotleba, a fait pour la première fois son entrée au Parlement slovaque suite aux législatives du mois de mars. La formation a réalisé un score de 24 pour cent auprès des électeurs ayant voté pour la première fois - ce qui a choqué la presse. Comment stopper Kotleba ?

Ouvrir/fermer tous les articles
Denník N (SK) /

Kotleba ratisse large

Le parti d'extrême droite LS-Naše Slovensko devant essentiellement son succès aux législatives de mars aux électeurs ayant voté pour la première fois, analystes et pédagogues ont proposé de compléter l'enseignement de l'histoire à l'école par des visites dans des camps de concentration. Cela ne suffira pas, craint le journal Dennik N :

«Les fascistes et les nazis d'aujourd'hui disposent de plusieurs thématiques pour attirer les électeurs. Il serait naïf de croire qu'il suffirait de ne s'attaquer qu'à l'une d'entre elles. Une professeure d'histoire nous a écrit pour nous dire qu'avant le scrutin, elle a montré à ses élèves un film sur l'holocauste. Suite à cette projection, certains des élèves auraient dit : 'Nous sommes désolés pour les juifs, mais nous voterons quand même pour Kotleba'. Ils ne votent pas LSNS par antisémitisme. ... L'extrême droite évolue. Aujourd'hui, les migrants, les Roms ou l'UE leur suffisent. Autant de 'menaces' directes pour leurs électeurs, et celles-ci n'ont rien à voir avec les juifs.»

Új Szó (SK) /

S'attaquer aux raisons du radicalisme d'extrême droite

L’électorat potentiel de Marian Kotleba et de son parti néonazi LS-Naše Slovensko dépasse les rangs des électeurs traditionnels d’extrême droite, prévient le quotidien magyarophone Új Szó :

«Le fait est que la vague sur laquelle surfent Kotleba et son mouvement politique - frustration, désœuvrement, xénophobie, désinformation et conspirationnisme - a pris de l'ampleur et submergé depuis longtemps déjà les couches de population traditionnellement les plus réceptives au radicalisme politique. Il est encore difficile de dire aujourd’hui quels seront l’effet et l’ampleur de cette nouvelle déferlante politico-sociale, mais en tout état de cause il est nécessaire, plutôt que de se contenter de pester contre Kotleba et le LSNS, d’analyser les véritables raisons de leur essor. C’est l’unique moyen de lutter efficacement contre ce phénomène.»