Evasion fiscale : l'Irlande et Apple font appel

Apple et l'Irlande ont fait appel de la décision de la Commission européenne, qui avait réclamé cet été au groupe américain le remboursement de 13 milliards d'euros de recettes fiscales. Bruxelles reproche à Apple d'avoir profité des lois irlandaises pour éviter de payer des impôts sur ses gains réalisés dans l'ensemble de l'UE. Dublin critique ce qu'elle considère comme une ingérence de la Commission. L'Irlande se veut-elle la complice d'Apple dans cette affaire ?

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Irish Independent (IE) /

Dublin ne doit pas servir de bouc émissaire

Le vrai problème, c'est le fait que les autres Etats permettent aux multinationales de recourir à des méthodes de contournement fiscal, juge The Irish Independent :

«On soupçonne l'UE de vouloir marginaliser le pays car celui-ci réussit à attirer les multinationales. Il existe des arguments justifiés qui imposent de revoir les lois et de combler les carences internationales qui favorisent les agissement irresponsables des entreprises. Mais accuser Dublin d'être responsable de l'incapacité des autres pays à 'blinder' leurs systèmes fiscaux, c'est excessif de la part de la Commission.»

Irish Examiner (IE) /

Une dispute qui plombe l'image de l'Irlande

Dans le bras de fer avec l'UE, Dublin aura du mal à redorer son blason, juge The Irish Examiner :

«Ce litige comporte des enjeux considérables. Il affaiblit d'une part les importantes relations entre l'Irlande et l'UE, entre l'UE et les Etats-Unis, mais aussi entre l'Irlande et les Etats-Unis. Il amoindrira par ailleurs la capacité de l'Irlande à apporter des garanties de sécurité à ceux qui veulent investir dans le pays. Le verdict de l'UE confèrera aussi plus de poids à l'argument avancé la semaine dernière par l'ONG Oxfam, à savoir que l'Irlande est un paradis fiscal de première catégorie, qui offre un havre sûr aux entreprises internationales, et porte atteinte à la société irlandaise et aux autres sociétés. Une accusation rejetée par le gouvernement irlandais. Or celle-ci est également formulée par le Sénat américain et par l'ONU. Et dans le contexte actuel, la réponse privilégiée par Dublin risque de manquer de crédibilité pour arriver à convaincre vraiment.»