Le Brexit va-t-il faire éclater la Grande-Bretagne ?

Après l'approbation par le Parlement britannique de la loi sur le Brexit, l'échéance du divorce approche, avec toutes les conséquences qu'il entraînera. L'annonce de la cheffe du gouvernement écossais Nicola Sturgeon de consulter les électeurs par le biais d'un nouveau référendum sur l'indépendance et la possibilité d'une réunification de l'Irlande amènent la presse à s'interroger sur le risque d'implosion du Royaume-Uni.

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The Guardian (GB) /

Les indépendantistes écossais devraient temporiser

Tant que la Grande-Bretagne est encore membre de l’UE, l’Espagne - dont certaines régions aspirent elles aussi à l’indépendance - ferait probablement barrage à l’adhésion à l’UE d’une Ecosse devenue indépendante, lit-on dans The Guardian :

«Si elle s’arme de patience et attend le Brexit avant de quitter le Royaume-Uni, l’Ecosse aura de bien meilleures chances de revenir rapidement dans le giron de l’UE. A la différence d’autres candidats à l’adhésion, la législation écossaise remplit d’ores et déjà toutes les conditions nécessaires. Et l’Espagne aurait bien peu à gagner à mener la vie dure à un pays qui a acquis son indépendance en dehors de l’UE. L’Ecosse devrait attendre le Brexit et ensuite se rebeller. Ceci ferait des heureux de l’autre côté de la Manche, la dislocation de l’UE tenant lieu d’avertissement dramatique à l’adresse des autres Etats membres de l’UE quant aux dangers de la sécession. Si l’Ecosse prend son mal en patience, elle peut s’attendre à être accueillie les bras ouverts en Europe.»

Irish Examiner (IE) /

L'Irlande n'aurait pas les moyens financiers de se réunifier

Le Brexit pourrait être l’occasion de réunifier l’île irlandaise, suggère The Irish Examiner, qui y voit toutefois un obstacle de nature principalement économique :

«Il est facile de justifier pourquoi une Irlande réunifiée servirait les intérêts économiques de l’Irlande du Nord. Evoquons d’abord le Brexit, puis la restauration de la frontière [entre l’Irlande et l’Irlande du Nord] bien que 55,77 pour cent des Nord-Irlandais aient été favorables à un maintien dans l’UE. Sans parler de l’indifférence flagrante que Londres affiche quant aux conséquences pour l’ensemble de l’Irlande. ... A ceci s’ajouterait aussi la question du coût. La Grande-Bretagne soutient financièrement l’Irlande du Nord à hauteur de quelque douze milliards d’euros chaque année … S’il est impossible de s’imaginer que la Grande-Bretagne maintienne tant de largesse après le Brexit, il est encore plus invraisemblable qu’une économie pan-irlandaise soit en mesure de le faire.»