Pourquoi Poutine reçoit Marine Le Pen

Tout juste un mois avant la tenue des présidentielles en France, le président russe Vladimir Poutine a reçu Marine Le Pen, leader du Front National, à Moscou. Il s'agissait de la première rencontre personnelle entre le chef d'Etat et la candidate aux présidentielles. Les commentateurs évoquent la stratégie poursuivie par Poutine.

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Jutarnji list (HR) /

Moscou veut déstabiliser l'UE

En recevant Marine Le Pen à Moscou si peu de temps avant les présidentielles en France, Poutine émet un signal politique, selon Jutarnji list :

«Le président russe, qui cherche à déstabiliser l’Union européenne, vient d’ajouter une tesselle à sa mosaïque. Sans s’en cacher, Moscou tend la main aux forces qui s’opposent à une consolidation de l’UE, que ce soient des populistes, des nationalistes voire même des néofascistes avérés comme le Front National, fondé par le père de Marine, Jean-Marie Le Pen. Au fond, il n’est pas question d’idéologie, mais de la convergence de stratégies géopolitiques - le pacte Molotov-Ribbentrop n’avait-il pas, en son temps lui aussi, fait fi des divergences idéologiques ? Le jour où l’Union a osé opposer à la logique des sphères d’influence le postulat du droit international, la Russie de Poutine a décidé que l’UE n’était pas une partenaire mais une rivale. ... L’Ukraine a été la pierre d’achoppement.»

Postimees (EE) /

Poutine perpétue une tradition ancestrale

Le soutien de la Russie à l’extrême droite s’inscrit dans la tradition de la politique russe, qui a toujours soutenu les forces étrangères qui lui étaient favorables, analyse Postimees :

«La Russie de Poutine suit la même tactique, bien que les alliés ne soient pas franchement recommandables et que l’intérêt qu’elle en tire ne soit pas évident. Les amis de Poutine en Europe, qui lui promettent de repenser en faveur de la Russie les relations de leur pays respectif avec l’Est moyennant finances sont des politiques marginaux sur l’échiquier politique. Ces dernières années, Marine Le Pen est devenue la figure de proue de l’extrême droite européenne. Pour la forme, la visite à Moscou a rappelé la visite à Gengis Khan, devant lequel les princes russes devaient se prosterner pour qu’il avalise leur souveraineté.»