La justice espagnole soupçonnée de corruption

Le Congrès espagnol a voté une motion de censure contre le ministre de la Justice Rafael Català, le Parquet général et le directeur de l'autorité anticorruption. Tous les députés, à l'exception de ceux du parti conservateur PP, ont approuvé l'initiative. Les cibles de cette motion sont accusés d'avoir fait obstacle à la justice sur les questions de corruption. Manœuvre partisane ou ultime tentative de sauver la confiance des citoyens dans la politique ? La presse est divisée sur la question.

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ABC (ES) /

La majorité n'a pas toujours raison

ABC voit dans la motion de censure du Congrès espagnol une manœuvre partisane de l'opposition :

«Cette initiative de l'opposition est un acte d'opportunisme. ... Les arguments invoqués pour organiser cette motion procèdent d'une tromperie de l'opinion publique et d'un dévoiement du rôle du Parquet dans le droit pénal. La majorité n'a pas toujours raison - cela n'avait jamais été aussi évident que dans cette affaire. ... Dans la critique d'hier, personne ne s'est ouvertement inquiété du bon fonctionnement de la justice. Il aurait fallu sinon répondre à la question de savoir comment autant d'informations confidentielles et d'accusations déformées, qui portent atteinte à la présomption d'innocence et à l'image de l'Etat de droit, ont pu être révélées publiquement.»

El País (ES) /

Le gouvernement n'a aucun crédibilité - et c'est inquiétant

Si les conservateurs ne font pas tout leur possible pour que la lumière soit enfin faite dans les affaires de corruption, ils devront répondre de la grogne et du désintérêt des citoyens vis-à-vis de la politique, met en garde El País :

«Les déclarations du ministre Rafael Catalá et de ses collaborateurs n'ont pas été convaincantes. Une grave erreur, à l'heure où les institutions de la démocratie représentative sont remises en cause et où la perception 'Tous pourris !' ne cesse de se propager. Si le Partido Popular ne parvient pas à montrer de façon crédible qu'il a engagé un combat radical contre la corruption - comme il le prétend - il sera directement responsable de la multiplication funeste des doutes quant à division des pouvoirs de l'Etat.»