Arabie saoudite : le roi nomme un nouvel héritier

Grands changements au sein de la maison royale saoudienne : le roi Salman a destitué son successeur désigné et l'a remplacé par son propre fils, Mohammed Ben Salman. Agé de 31 ans, il est actuellement ministre de la Défense et vice-Premier ministre. De quels changements le nouveau prince héritier pourrait-il être porteur ?

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Hospodářské noviny (CZ) /

A la fois réformateur et faucon

Si Mohammed Ben Salman est porteur d’espoir sur le plan national, ses projets de politique étrangère pourraient en revanche s’avérer problématiques, commente Hospodářské noviny :

«Le prince a été à la tête d’une équipe qui a élaboré une nouvelle vision pour l’Arabie saoudite d'ici 2030. Celle-ci prévoit un certain nombre de privatisations et ne mise plus uniquement sur le pétrole, prônant une diversification pour que le pays ne s’effondre pas à l’ère post-fossile. On trouve dans ce document les termes de modernisation et de développement durable. ... Mais la nomination du nouveau prince héritier comporte aussi un volet de politique extérieure. ... Par cette nomination, le vieux roi émet le signal clair qu'à l'avenir, la monarchie serait dirigée par un faucon, qui, face à l'Iran, sera toujours le premier à dégainer son épée.»

Il Sole 24 Ore (IT) /

L'autorité des Saoudiens s'est fragilisée

Il Sole 24 Ore entend les choses de la même oreille et conseille à l’héritier du trône de réformer son pays plutôt que d’exacerber le conflit avec l’Iran :

«Comme il l’a déclaré dans une interview à la chaîne Al Arabiya, le jeune prince héritier pense 'que la guerre doit être menée en Iran avant qu’elle n’atteigne l’Arabie Saoudite'. … Mais la vérité est que les Saoudiens sont dos au mur et que de plus en plus, le conflit a progressé dans les rangs mêmes du camp sunnite. Le Coran et la ville sainte de La Mecque, sous la surveillance de Riyad, confèrent son autorité à la monarchie absolue du pays - une autorité qui semble toutefois être de plus en plus vulnérable. Une éventuelle guerre contre l’Iran ne sauvera pas davantage l’Arabie Saoudite que ne pourraient le faire de véritables réformes - pour autant que ce régime soit réformable.»