Que faire contre l’excédent commercial allemand ?

La politique économique allemande est fortement critiquée sur le plan international car le pays exporte plus qu'il n'importe, tandis que dans le même temps, il n'y a quasiment pas d'investissements publics. Les éditorialistes évoquent des pistes pour changer la donne.

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La Repubblica (IT) /

Les protectorats orientaux de l'Allemagne

La Repubblica appelle l'UE à recadrer Berlin :

«La Commission européenne fait mine de rien, par frustration peut-être de voir ses invitations à la modération commerciale ne trouver aucune réponse auprès du tandem Merkel-Schäuble. … Le journal Le Monde a expliqué que derrière ces excédents, il y avait une stratégie méthodique de pénétration dans les PECO - Pologne et République tchèque notamment, pays dans lesquels la production, ou bien une partie de celle-ci, est sous-traitée à bas coût avant d'être présentée sous le label 'Made in Germany'. ... Il convient donc de régler la question des excédents allemands au niveau européen, à commencer par les protectorats économiques que l'Allemagne a de facto établis à ses frontières orientales.»

Jornal de Negócios (PT) /

L'Europe du Sud peut aussi agir

Dans Jornal de Negócios, l'économiste Hans-Werner Sinn explique comment il serait possible de réduire l'excédent commercial allemand :

«Premièrement, [l'Allemagne] pourrait introduire une déduction fiscale pour amortissement au profit des investisseurs privés. Cela contribuerait à rediriger vers un usage intérieur une partie du flux de capitaux orienté actuellement vers l'étranger. ... Deuxièmement, les pays du sud de la zone euro et les USA pourraient en revenir à une politique de bonne gestion de la dette. Cela réduirait le volume de leurs importations allemandes, et en conséquence le flux de capitaux sortant de l'Allemagne qui est mesuré par son excédent des comptes courants. En particulier la Fed et la BCE doivent mettre fin au relâchement monétaire - notamment aux plans de sauvetage et aux garanties de la BCE qui redirigent artificiellement des capitaux vers les pays du sud de l'Europe.»