Congrès des Tories : une épreuve difficile pour May

Dans son discours de clôture du Congrès des Tories, la Première ministre britannique Theresa May a fait de nombreuses promesses aux électeurs socialement démunis. Affaiblie par son revers électoral, elle fait face aux offensives issues de ses propres rangs. Ce week-end, des dizaines de milliers de personnes sont descendues dans la rue pour manifester contre le Brexit et la politique d'austérité du gouvernement. May pourra-t-elle conserver sa position à la tête du parti ?

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The Guardian (GB) /

Un discours douloureux mais humain

Tourmentée par des quintes de toux, May a eu bien du mal à faire son allocution. Pour une fois, elle a été obligée de se montrer sous un jour humain, fait valoir Simon Jenkins dans The Guardian :

«J'ai la curieuse intuition que May sortira renforcée de cette débâcle. Ses ennemis ne manqueront pas d'y voir un signe codé de faiblesse féminine, mais sa plus grande lacune à ce jour a été sa son manque d'humanité. Au congrès de Manchester, elle s'est trouvée obligée de faire preuve d'humour, de vulnérabilité et d'un certain degré d'émotivité. Je ne pense pas qu'on lui en tiendra rigueur. Bien qu'impopulaire, elle survivra - du moins pour l'instant. Les Tories l'ont élue il y a un an. Ils savent qu'ils doivent maintenant composer avec elle.»

De Volkskrant (NL) /

Retour aux incertitudes

Lors du congrès des Tories, la Première ministre Theresa May a anéanti l'impression positive qui était ressortie de son discours de Florence, déplore De Volkskrant :

«A Florence, elle semblait avoir remisé le principe du 'Brexit dur', selon lequel 'pas d'accord avec Bruxelles valait mieux qu'un mauvais accord'. Or cette ligne s'est avérée être très vivace à Manchester. Et tant que May sera trop faible pour venir à bout des contradictions du Brexit dans son propre camp, les négociations n'avanceront pas d'un iota. Theresa May a raté l'occasion de confirmer le cap constructif qu'elle avait amorcé à Florence. Elle ne rend pas service aux Britanniques, surtout aux entreprises qui vivent dans l'incertitude.»

Politiken (DK) /

Un nouveau référendum

Politiken n'a pas trouvé la prestation de May convaincante :

«Si tant est qu'elle a une nouvelle vision pour la Grande-Bretagne, elle ne parvient pas à l'expliquer. Si elle pense connaître le montant de l'ardoise du Brexit, elle le garde pour elle. Et si May veut prouver qu'elle peut compter sur le soutien uni, enthousiaste et loyal du gouvernement, les médias britanniques pour leur part ont compris depuis longtemps que son parti était divisé, l'enthousiasme très limité et la loyauté bien hypothétique. ... May s'est dite 'convaincue que nous trouverions un accord qui fonctionnerait pour la Grande-Bretagne et pour l'Europe'. L'électeur britannique a de bonnes raisons d'en douter. [L'auteur de best-sellers] John le Carré a déclaré : 'Je suis scandalisé et j'ai honte'. Cessez d'avoir honte. Prenez une nouvelle décision. La porte de l'UE est encore ouverte.»

The Daily Telegraph (GB) /

Les jeunes doivent voter conservateur

Seul un parti favorable aux entreprises comme celui des Tories pourra se targuer d'un succès durable, assure The Daily Telegraph :

«Les jeunes veulent avoir de bons établissements scolaires et médicaux à leur disposition. C’est également ce que souhaitent les conservateurs. Les jeunes demandent à ce qu’on investisse davantage dans les services publics majeurs, requête que partagent les Tories. La question centrale est de savoir comment générer les fonds nécessaires. C’est cet argument qu’il faudra remporter. Les conservateurs ont pour ambition de promouvoir et de soutenir les entreprises qui créent de la richesse et de l’emploi. Car seule la taxation sur les profits du secteur privé remplit les caisses de l’Etat. Ces entreprises sont des poules aux œufs d’or qui sont à même de tout financer. Le Labour, à l’inverse, promeut la confiscation des biens, l’envie et le contrôle étatique.»

The Guardian (GB) /

La peur du Labour unit les Tories

Faute d’alternative, les conservateurs laisseront leur chef de file diriger leur parti et le pays, analyse The Guardian :

«Il est probable que Theresa May réussisse à imposer sa vision des choses cette semaine, et à surmonter cette épreuve. Les conservateurs ont un instinct de survie sans pareil et peuvent se montrer très disciplinés. Il est peu probable qu’un nouveau chef de parti réussisse à unir les Tories ou l’ensemble du pays sur le Brexit ou toute autre question. Cette nouvelle figure ne pourra en aucun cas être incarnée par le ministre des Affaires étrangères, Boris Johnson. Bien que de nombreux thèmes clivent les Tories, une conviction les rassemble : celle de ne surtout pas céder le pouvoir au chef du Parti travailliste, Jeremy Corbyn.»