Pologne : une forme de protestation radicale contre le PiS

Pour exprimer la révolte que lui inspire la politique du gouvernement national-conservateur, un homme s'est immolé par le feu jeudi dans le centre de Varsovie. Il a survécu de justesse à ses blessures. Certains commentateurs voient dans ce personnage un nouveau symbole de la lutte contre le parti au pouvoir, le PiS. D'autres imputent aux médias la responsabilité de cette tentative de suicide.

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Polityka (PL) /

Un héros de la résistance qui commande le respect

Sur son blog hébergé par Polityka, le chroniqueur critique envers le gouvernement Jan Hartman rend hommage à l'homme qui s'est immolé par le feu pour dénoncer le gouvernement du PiS :

«L'immolation de cet homme âgé devant le palais de la culture m'a grandement impressionné. A ce jour, personne n'a montré du doigt avec autant de sérieux la destruction de la démocratie par le PiS - avec un sérieux mortel. ... Si cette personne décède, notre lutte pénible et inégale contre le régime du PiS se dotera d'un nouveau symbole et d'un nouveau héros. Elle deviendra plus grave - car quand quelqu'un meurt en politique, la gravité est de mise. C'est pourquoi, indépendamment de la survie ou non du suicidé, je tiens dès aujourd'hui à lui témoigner mon respect et ma gratitude.»

wPolityce.pl (PL) /

Poussé par l’hystérie médiatique

Ce geste est l'aboutissement de la distorsion de la réalité relayée par les médias critiques du gouvernement, affirme Jacek Karnowski, chroniqueur conservateur et co-rédacteur du portail d'information proche du pouvoir wPolityce.pl :

«Dans sa lettre d'adieu, le suicidé exprime sa conviction que le PiS est un genre de gang qui s'est arrogé le pouvoir pour ne plus jamais le lâcher. Et qui poursuivra son travail jusqu'à ce qu'il ait atteint son but : une dictature. ... Il faut dire que c'est là l'image de la Pologne que véhiculent les médias d'opposition : tyrannie, fin du pluralisme, isolation de la Pologne, persécution des minorités, défrichage de la forêt primaire de Białowieża, diffamation de Lech Wałęsa. La liste des crimes n'en finit pas. La Pologne y est présentée comme un pays comparable au Venezuela ou à la Turquie après le putsch.»