Slovaquie : revers électoral pour l'extrême droite

L'alliance des forces démocratiques et la participation électorale en hausse ont stoppé la progression de l'extrême droite, samedi, aux élections régionales slovaques. Son chef de file, Marian Kotleba, a perdu son siège de président de la région de Banská Bystrica. Soulagés, les commentateurs appellent toutefois à ne pas crier victoire prématurément.

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Pravda (SK) /

Kotleba en déroute

La Slovaquie a signé son retour en Europe de la meilleure des façons possibles, se félicite Pravda :

«L'avènement de l'extrême droite n'a pas eu lieu. La participation électorale en hausse l'a remise à sa place. Pourtant, seuls 30 pour cent des inscrits sont allés voter, ce qui n'est pas énorme. Deux fois plus d'électeurs avaient participé aux élections législatives, ce qui tempère quelque peu la portée de la victoire. Mais celle-ci suffit pour éliminer les néofascistes de la carte de Slovaquie - au niveau régional du moins. La participation électorale dans le pays et l'alliance de tous les démocrates ont permis d'empêcher une nouvelle victoire de Kotleba dans la région de Banská Bystrica. Mais Kotleba a aussi essuyé une défaite toute personnelle. La moitié de ses électeurs de jadis sont restés chez eux ou ont voté pour un autre candidat. Le L'SNS ne dispose plus que de deux représentants dans les parlements régionaux. Une véritable débâcle. »

Český rozhlas (CZ) /

L'extrême droite pas encore vaincue

Le portail de la radio Český rozhlas, basée à Prague, estime qu'il est encore trop tôt pour se réjouir :

«Kotleba accuse un retard de 25 pour cent sur le vainqueur du scrutin à Banská Bystrica ; sur les 336 candidats présentés, seuls deux figures phares de son parti ont été élues aux parlements régionaux. Mais Kotleba a toujours su tirer les enseignements de ses erreurs. Il a remporté des élections par le passé car il avait compris que les électeurs réagissaient mieux lorsqu'ils le voyaient en costume plutôt qu'en uniforme [de l'ancienne garde fasciste slovaque], lorsqu'il parlait du chômage plutôt que de l'organisation de défilés. Il n'a jamais abandonné et il est toujours revenu après ses défaites. ... Cette déroute ne nous apporte donc aucune garantie quant à l'issue des législatives de l'année 2020.»