Législatives en Italie : quel impact sur l'Europe ?

Un mois et demi avant les législatives du 4 mars, l'Italie est en pleine campagne électorale. Les commentateurs du pays jaugent l'importance des élections pour la politique de l'UE et les aspects que les politiques italiens devraient mettre en avant.

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La Stampa (IT) /

Attention aux erreurs d'appréciation

Dans La Stampa, la politologue Marta Dassù appelle les politiques italiens à faire preuve de réalisme :

«D'une part, il ne faut pas se faire d'illusions, s'imaginer que le reste de l'Europe voit dans une chute de l'Italie un risque existentiel pour l'UE, et croire que l'on pourrait transformer cette faiblesse en atout dans les négociations. ... D'autre part, l'Italie ne devrait pas sous-estimer son importance dans certains dossiers susceptibles de modifier l'équilibre de l'UE : structure de la zone euro, gestion des flux migratoires, défense et sécurité. Entre illusions sur sa propre faiblesse et sous-estimation de sa force, l'Italie risque de perdre de vue l'essentiel : sa capacité à jouer son rôle non pas dans l'Europe d'hier, mais dans l'Europe de demain, qui est en train de prendre forme.»

Corriere della Sera (IT) /

Réduire la dette

Pour Salvatore Bragantini, l'endettement du pays est le premier problème de l'Italie. Aussi l'économiste conseille-t-il dans Corriere della Sera

«de prendre des engagements concrets et crédibles en matière de dette ainsi que le demande [le chef de la BCE Mario] Draghi. Le poids de la dette en fait la plus grande menace pour l'avenir de l'Union européenne. ... Ceux qui formeront le gouvernement au lendemain du 4 mars devront reprendre la patate chaude et prendre des décisions impossibles à reporter. C'est le seul moyen de remédier au blocage sur de nombreux fronts européens : de l'immigration à l'assurance-dépôts, en passant par les programmes de relance de l'emploi. ... Les autres Etats ont eux aussi besoin de beaucoup de courage, mais il nous incombe en tout premier lieu de faire face à la réalité ; si elle nous fait peur, la seule évocation des alternatives devrait suffire à la faire passer.»