Quel dirigeant pour la Catalogne ?

La formation d'un gouvernement reste compliquée en Catalogne après les élections régionales. Carles Puigdemont, jusque-là le seul candidat briguant le poste de ministre-président de la Généralité, risque d'être placé en détention en cas de retour en Espagne. Le président du Parlement régional, Roger Torrent, a décidé de repousser la session d'investiture. Les commentateurs appellent les responsables politiques à se montrer plus flexibles.

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ABC (ES) /

Les Catalans finiront pas s'habituer au centralisme

La tactique de temporisation des séparatistes catalans finira par se retourner contre eux, selon ABC :

«Les séparatistes ont la possibilité de lever l'intervention de Madrid par l'article 155. Ils n'auraient qu'à se mettre en quête d'un candidat 'propre' ... Un candidat qui vive dans le pays, ne soit pas en prison et puisse se présenter en personne pour se faire élire. ... Le bloc séparatiste devrait savoir que l'Espagne s'accommode fort bien de la situation et que le nombre des partisans de la recentralisation a augmenté ... Ces trois mois d'intervention (douce) ont montré que la prétendue invasion ou confiscation de l'autonomie gouvernementale n'a pas provoqué de cataclysme. Si les sécessionnistes veulent reprendre le pouvoir, la procédure est très simple. Et peut-être devraient-ils se dépêcher, faute de quoi les Catalans s'habitueront à cette situation, et leur hégémonie politique sera sérieusement menacée.»

De Standaard (BE) /

Bien le bonjour de Don Quichotte

Dans De Standaard, l'écrivain Cees Nooteboom pose un regard original sur un conflit de plus en plus absurde et conseille de relire les classiques :

«Je me dis parfois qu'il est dommage que Cervantes ne soit plus en vie. L'auteur de Don Quichotte se serait délecté de la situation actuelle en Catalogne ! ... Ni Rajoy ni Puigdemont n'ont compris les rudiments du machiavélisme et de la realpolitik. Ils se sont tous deux fourrés dans des positions extrêmement compliquées. La perspective d'un martyre sans fin ou d'élections anticipées pourrait leur coûter la peau, à l'un comme à l'autre. ... Peut-être les protagonistes éreintés feraient-ils mieux de se plonger dans la lecture de Cervantes. Des siècles plus tard, le maître des revirements inattendus a encore beaucoup à nous apprendre. Heureusement, il s'agit encore du même pays.»