Controverse sur la politique linguistique en Catalogne

Le gouvernement minoritaire du Premier ministre Mariano Rajoy voudrait interférer dans la politique linguistique catalane. Elle en aurait théoriquement le pouvoir, de par la suspension de l'autonomie de la région liée à l'entrée en vigueur de l'article 155 de la Constitution. Madrid envisage de laisser dorénavant le choix entre une scolarisation en catalan ou en espagnol aux parents. Que penser de cette initiative ?

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ABC (ES) /

Un devoir pour Madrid

Il est temps que Madrid rétablisse l'ordre public en Catalogne, lit-on dans le quotidien centraliste ABC :

«Qu'il faille que le gouvernement central prenne les choses en main dans la région pour mettre fin à ce qui est un affront et une discrimination en dit long sur la gravité de la situation. Il est bon d'appliquer la loi en Catalogne, mais il faut aussi se demander ce qu'il adviendra le jour où l'article 155 cessera d'être en vigueur et où la politique éducative sera à nouveau du ressort des séparatistes. La réponse devrait être claire : à l'avenir, le gouvernement central devra veiller à l'application inconditionnelle de la Constitution espagnole. »

El Periódico de Catalunya (ES) /

Touche pas à ma langue !

Un gouvernement provisoire n'a pas le droit de profiter de son pouvoir pour revenir sur une décision qui fait consensus dans la société, met en garde El Periódico de Catalunya :

«Une décision d'une telle portée ne devrait en aucun cas être prise par un gouvernement intérimaire. La question soulevée est au cœur du système d'éducation catalan et elle reflète un large consensus social et politique. Au-delà des partis séparatistes, ce consensus est porté par des pédagogues, des sociologues, par le corps enseignant et une majorité des parents. ... Il est inconcevable que le conflit qui oppose le [parti au pouvoir] PP et Ciudadanos aggrave encore la crise catalane plus qu’il ne la résolve et qu’armé des pouvoirs spéciaux que lui confère l'article 155, il prenne des décisions dans un domaine aussi sensible que la question de la première langue de scolarisation.»