Brexit : accord UE-GB sur une période de transition

L'UE et le Royaume-Uni se sont mis d'accord sur les conditions qui prévaudront à partir de mars 2019 - date d'entrée en vigueur du Brexit. Pendant une période de transition de 21 mois, le pays devra respecter les règles de l'UE, mais sera écarté des processus de décision. En contrepartie, il conservera l'accès au marché de l'UE et à l'union douanière et la sécurité juridique des ressortissants de l'UE sera garantie. Y a-t-il lieu de parler d'une "percée" dans les négociations ?

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Süddeutsche Zeitung (DE) /

Les choses se compliquent

L'UE entre à présent dans la phase réellement difficile des négociations, prévoit Süddeutsche Zeitung :

«On s'apercevra que les 27 Etats de l'UE ont des intérêts très opposés, et les Britanniques sauront utiliser à leur avantage cette situation. L'Europe doit veiller à ce que le Brexit ne devienne pas une pomme de discorde. Jusqu'à présent, tous les Etats de l'UE ont tiré dans le même sens, car ils partageaient les mêmes revendications. Aussi bien sur le plan des droits des ressortissants de l'UE sur le territoire du Royaume-Uni qu'au niveau des moyens financiers, l'Union a su s'imposer face au Royaume-Uni – seule la question délicate de l'Irlande n'est toujours pas résolue. ... Il va maintenant être question d'un accord commercial. Sachant que l'UE a des intérêts aussi divergents, un principe clair doit prévaloir : le Royaume-Uni devra se contenter d'une plus mauvaise situation que le statu quo, notamment en ce qui concerne les services financiers. Le reste est une question de négociation.»

Il Sole 24 Ore (IT) /

Les Brexiters prêts à bondir

Le fait que Theresa May ait cédé sur le plan de la sécurité juridique des ressortissants de l'UE s'installant sur l'île pendant la période de transition lui créera des problèmes, prévoit Il Sole 24 Ore :

«Plus d'un à Londres lui en tiendra rigueur : l'ancienne ligne dure de May visait à contenir les Brexiters purs et durs dans les rangs des Tories. Ceux-ci avaient même menacé de la destituer en raison de sa trop grande faiblesse lors des négociations. La Première ministre doit maintenant réussir la gageure de 'vendre' ce compromis aux députés qui s'étaient prononcés en faveur d'un Brexit dur. Le porte-parole de ce front, l'ultra-conservateur Jacob Rees-Mogg, avait qualifié 'd'inimaginable' l'hypothèse d'accorder les mêmes droits aux ressortissants de l'UE qui s'établiraient au Royaume-Uni après la date officielle du Brexit [mars 2019].»