Confrontation Iran-Israël en Syrie

Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a appelé à la cessation immédiate des hostilités entre l'Iran et Israël. L'armée de l'air israélienne avait bombardé des positions iraniennes dans la nuit de mercredi à jeudi, suite à des attaques perpétrées depuis ces positions contre des postes-frontières israéliens sur le plateau du Golan. Les éditorialistes critiquent l'effacement de l'Europe dans le conflit.

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Die Welt (DE) /

Seul Israël agit avec clairvoyance

Israël est le seul acteur international à avoir compris comment procéder avec l’Iran, juge le quotidien Die Welt :

«Si les Européens s’étaient demandé depuis la signature de l'accord [nucléaire] comment réagir face à l’approche agressive de l’Iran au Proche-Orient, il aurait été plus difficile pour le président américain Donald Trump de balayer d’un coup tous les accords conclus. Ils appellent maintenant à une désescalade, sans admettre qu’Israël, par son intervention militaire étendue et mûrement réfléchie, contribue à une vraie désescalade. Il a veillé à affaiblir le régime tyrannique syrien et ses sbires. … Si l’Europe percevait les dangers et la situation sur place, elle réaliserait qu’Israël sert ainsi aussi les intérêts européens. Mais il lui faudrait pour cela faire preuve de clairvoyance - or celle-ci lui fait défaut.»

Wiener Zeitung (AT) /

Un désastre pour l'Europe

Wiener Zeitung appelle l'UE à s'activer sur la scène internationale :

«Pour l'Europe, qui a besoin de stabilité à sa périphérie, les récents développements sont un désastre. Trump a balayé d'un revers de la main les avertissements de ses alliés français, allemand et anglais quant aux conséquences de la résiliation de l'accord sur le nucléaire iranien, et le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou préfère s'entretenir avec le président russe Vladimir Poutine plutôt qu'avec les Européens avant de mener des frappes aériennes. Il est temps que l'UE retrouve sa pleine capacité sur la scène politique internationale.»

Evenimentul Zilei (RO) /

Une évolution peu surprenante

Pour Evenimentul Zilei, l'escalade militaire entre Israël et l'Iran n'a rien d'étonnant :

«La présence d'un nombre croissant de soldats d'élite des Gardiens de la révolution ainsi que de plusieurs autres milices iraniennes et pro-iraniennes, du Hezbollah et de quelques milices alaouites locales ont accru la nervosité d'Israël. ... Inversement, l'Iran s'est senti libéré de certaines obligations qui le liaient aux Etats-Unis en vertu de l'accord sur le nucléaire, de telle sorte qu'Israël et plus particulièrement le plateau du Golan sont devenus des objectifs légitimes. Dès lors, il ne fallait pas grand-chose pour que la situation dégénère.»

Polityka (PL) /

La situation n'avait jamais été aussi grave

Sur son blog hébergé par le site Polityka.pl, la spécialiste du Proche-Orient Agnieszka Zagner évoque le danger d'une escalade militaire en Syrie :

«La guerre par procuration menée en Syrie pourrait se transformer en guerre ouverte. Le péril d'un conflit direct paraît plus probable que jamais. ... Selon certains observateurs, Trump, en annonçant le retrait américain de l'accord sur le nucléaire iranien, aurait donné son feu vert à Israël pour frapper l'Iran - la décision du président américain s'inscrirait alors dans un projet plus vaste. Ce qui pourrait signifier qu'il y aura d'autres frappes. Une très mauvaise nouvelle, pour tout le monde.»