Espagne : scandale autour de la villa du dirigeant de Podemos

Pablo Iglesias, secrétaire général du parti de gauche radicale Podemos, est sous le feu des critiques en Espagne pour avoir fait l'acquisition d'une villa dont le prix excède les 600.000 euros. Il a décidé de laisser aux membres du parti voter si sa compagne et lui même sont dignes de rester à la tête du parti. Sied-il à Pablo Iglesias d'être le propriétaire d'une demeure de ce prix ?

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Público (PT) /

Un problème de crédibilité

La double morale d'Iglesias pourrait marquer la fin de sa carrière politique, écrit le chroniqueur João Miguel Tavares dans Público :

«Un demi-million de membres de Podemos ont jusqu'à dimanche pour décider de l'avenir politique d'Iglesias et de sa compagne Irene Montero, porte-parole du groupe parlementaire de Podemos. ... Ce qui a commencé comme une histoire d'amour a dégénéré en une crise sans précédent qui pourrait s'avérer fatale pour les deux députés. ... Mais quel est le fond du problème ? J'ose affirmer qu'Iglesias a fait preuve d'un manque de crédibilité dans sa décision - surtout après qu'il ait reproché au ministre conservateur de l'économie, Luis de Guindos, dans un tweet en 2012, d'avoir fait l'acquisition d'un appartement fort onéreux : 'Confierais-tu la politique économique du pays à quelqu’un qui dépense 600 000 euros dans un penthouse de luxe ?'. La question est fort à propos, car il s'agit précisément du montant qu'Iglesias et Montero veulent débourser pour leur nouvelle propriété.»

eldiario.es (ES) /

Les gens de gauche sont végétariens et marchent penché

Face aux critiques qui pleuvent sur le couple dirigeant de Podemos, le chroniqueur Jose A. Pérez Ledo s'amuse à prodiguer dans eldiario.es des conseils de savoir-vivre :

«Des centaines de lectrices et de lecteurs nous bombardent de questions : Suis-je un bon progressiste ? Mon logement est-il suffisamment exigu pour que je puisse me permettre de jouer les apôtres de la morale sur Twitter ? ... L'alimentation est un pilier de la lutte des classes, car qui ne mange pas meurt d'inanition. Mais quand on est de gauche, on ne mange pas n'importe quoi. Le mieux est un régime végétalien, à base de produits cultivés soi-même. Si le balcon est trop petit, un achat de denrées est autorisé. ... Un militant de gauche ne se définit pas seulement par ses idées, mais par une tenue dégingandée. Les chemises et les pantalons hideux se trouvent facilement. Il convient toutefois de s'assurer que ceux qui les ont confectionnés ne gagnent pas moins de la moitié de ton salaire. ... Quand tu marches, penche-toi en avant ! Car quand on s'engage à gauche, on sent le poids du fardeau du monde qui repose sur ses épaules.»