Présidentielle: le retour de l’exception française

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L’un, Benoît Hamon, veut réduire à nouveau le temps de travail jusqu’à 32 heures par semaine et distribuer à tous les Français, leur vie durant, plusieurs centaines d’euros par mois, sans que l’on sache qui paiera. L’autre – c’est Jean-Luc Mélenchon—promet d’investir 100 milliards d’euros et de créer 500 000 emplois par-ci, et encore 300 000 emplois par-là, sans que l’on sache d’où viendra l’argent. La troisième, Marine Le Pen, assure que le retour à une monnaie nationale et la fermeture des frontières protégeront les Français, sans que l’on sache comment elle pourrait éviter dévaluations et guerres commerciales.

Ainsi va la France, ce pays où un candidat à la présidence de la République peut promettre n’importe quoi sans crainte de paraître insensé. Une France championne du déni de réalité, spécialisée dans l’art de se masquer les yeux pour ne pas voir les performances de ses voisins qui tous, pourtant, se portent mieux qu’elle. Une sorte d’exception culturelle concentrée sur les domaines économique et social.

Au cours du premier grand débat de la campagne, en cet instant où les choses sérieuses devaient commencer, ils étaient trois sur les cinq principaux prétendants à l’Elysée à revendiquer des solutions qui ne peuvent qu’abîmer le pays, à distribuer des aides, des allocations, des financements, à jouer avec les impôts, à multiplier les promesses de contraintes et de normes nouvelles.

La faute à qui ? A tous ceux qui ont gouverné le pays depuis vingt ans en renonçant à appliquer dans la durée les réformes dont on connaît, partout dans le monde, l’efficacité. A tous ceux qui ont flatté les électeurs en les trompant une fois au pouvoir. A tous ceux qui se sont fait élire en promettant que la France, dans sa grandeur, saurait être différente. Différente, elle l’est, dans ses contre-performances comme dans l’irresponsabilité de certains de ses dirigeants.

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