TRIBUNE. L’Europe est un enjeu majeur de cette campagne électorale française. Des voix proeuropéennes importantes émettent des propositions concrètes même si les débats restent dominés par de nombreuses voix antieuropéennes.
Le malaise sur l’Europe est lié aussi à la politique allemande. L’Allemagne en tant que principale puissance économique de l’Europe devrait initier les réformes nécessaires de l’Union européenne (UE) avec la France, ne serait-ce que dans son propre intérêt. Le gouvernement fédéral actuel s’y refuse depuis des années.
Pourtant, en Allemagne aussi, beaucoup souhaitent une meilleure Europe et sont en désaccord avec la politique menée par Angela Merkel et le ministre des finances Wolfgang Schäuble. Emmanuel Macron et Benoît Hamon ont fait des propositions pour une UE plus démocratique, solidaire, durable, et ont présenté des pistes d’avenir pour sortir de la crise de l’Euro.
Démocratiser la zone euro
L’Allemagne ne peut refuser ce nouveau débat. Elle devrait au contraire accueillir positivement ces propositions. A travers cet appel, nous voulons nous saisir des propositions de nos amis français pour mettre en mouvement les réformes nécessaires aussi vite que possible après les élections.
Nos propositions pour la zone euro se structurent autour de trois axes principaux.
Premier axe : une alliance des parlements pour démocratiser la zone euro. Les mécanismes de sauvetage de l’Euro ont été créés en dehors des traités européens existants. Ils manquent ainsi à la fois de légitimité démocratique et d’un contrôle parlementaire efficace. Les parlements nationaux sont impliqués dans la gouvernance de la zone euro par leurs prérogatives vis-à-vis de leurs gouvernements nationaux.
Les parlementaires nationaux doivent travailler sur ces sujets sous une forte pression de temps. Ils ne débattent ni avec leurs collègues de la zone euro, ni même avec les parlementaires des pays concernés. Les bonnes solutions européennes sont d’autant plus difficiles à identifier et à mettre en œuvre.
Un véritable Fonds monétaire européen
L’influence des parlements dans la politique de l’euro en est amoindrie et les gouvernements nationaux concentrent les pouvoirs alors même qu’ils sont toujours sous la pression des opinions publiques nationales. Face à ce constat, nous proposons une alliance des parlements.
Le mécanisme européen de stabilité (MES) doit être transformé dans un véritable Fonds monétaire européen placé sous le contrôle du Parlement européen. Mais nous voulons impliquer les députés nationaux étroitement dans les débats et les votes. Avant chaque vote important sur des crédits ou mémorandums, il doit y avoir un débat commun entre les députés nationaux et européens.
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