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« Nous ne voulons pas que la Pologne quitte l’Union européenne »

Quarante personnalités exhortent, dans une tribune au « Monde », la Pologne à rester dans l’Union européenne, alors que le président Kaczynski l’éloigne peu à peu de la démocratie.

Publié le 31 juillet 2017 à 09h34, modifié le 07 août 2017 à 17h55 Temps de Lecture 4 min.

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« Nous savons ce que la Pologne nous apporte, nous avons pu apprécier, ces vingt-cinq dernières années, son rayonnement politique et culturel, son dynamisme économique, son courage, son imagination, sa créativité. Elle a contribué avec conviction et intelligence à la construction d’une nouvelle Europe, aujourd’hui en danger ». (Photo : A Szczecin, en Pologne, le 27 juillet lors d’une manifestation contre la réforme de la justice).

TRIBUNE. M. Jaroslaw Kaczynski met en danger la Pologne. Député à l’Assemblée nationale polonaise (la Diète), leader du parti vainqueur aux dernières élections, il s’attaque aux fondements même de la démocratie. Il fait voter un ensemble de lois qui portent atteinte au bon fonctionnement des institutions polonaises créées suite au démantèlement du système communiste et à l’entrée dans l’UE : réforme du Conseil constitutionnel ; étatisation des médias publics sous la mainmise de son parti ; assujettissement des services spéciaux ; mise sous la tutelle du ministre de la Justice devenu procureur général, de tous les procureurs, de la nomination des juges et maintenant, réforme du Conseil national de la Magistrature (KRS) et de la Cour suprême.

Si ces réformes judiciaires aboutissent, le parti Droit et Justice (PiS) concentrera tous les pouvoirs, situation inouïe dans un Etat démocratique, et M. Kaczynski deviendra l’homme politique le plus puissant de Pologne. Il aura reconstruit un Etat-parti comme à l’époque des communistes.

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L’élection d’une majorité dirigée par son parti sur un programme national-conservateur répondait sans doute aux aspirations d’une partie de la société. Elle avait été déçue par les gouvernements précédents et se montrait inquiète de l’instabilité régionale – en Ukraine –, ou de l’afflux des migrants présentés comme des islamistes. Mais ce parti n’avait pas été mandaté pour détruire la démocratie polonaise. Or, c’est ce qu’il fait.

« Veto ! Veto ! »

Il remet en cause les principes mêmes d’un régime démocratique. Les centaines de milliers de manifestants à Varsovie et en régions ne s’y trompent pas. Cent quarante villes mobilisées tout le week-end jusqu’au soir ! Ils crient sous les fenêtres du président de la République : « Veto ! Veto ! ». Ils font appel à sa conscience pour qu’il exerce son droit de veto contre ces lois liberticides. Lundi 24 juillet, le président Duda ne l’a promis que pour deux lois sur trois. Il doit également bloquer celle concernant la nomination des juges. Kaczynski n’est pas la Pologne, la Pologne est dans la rue contre lui.

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M. Jaroslaw Kaczynski met en danger l’Europe. Les transformations institutionnelles que préconisent ces lois reviennent sur les engagements de la Pologne lors de son entrée dans l’Union européenne. Son adhésion ne fut pas un simple geste enthousiaste et amical, même si les Polonais ont toujours approuvé massivement ce « retour ». Il a fallu des années de négociations, parfois très techniques, sur la base des critères pour l’accession établis par le Conseil européen à Copenhague (1993). La Pologne a signé un traité avec tous les Etats membres et l’a ratifié par référendum en juin 2003. 77 % des Polonais, dont M. Kaczynski, ont voté « oui ». C’est d’ailleurs son frère jumeau, Lech Kaczynski, alors président de la République, qui a négocié et signé le traité suivant (Lisbonne, 2007).

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