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Les deux messages de Draghi

+VIDEO. Le président de la Banque centrale européenne a lancé comme prévu son virage monétaire. Mais il a promis de soutenir l'économie pour longtemps encore.

Par Guillaume Maujean

Publié le 26 oct. 2017 à 19:13

Il faut un talent certain pour rendre la Bourse euphorique tout en annonçant une mauvaise nouvelle. Mario Draghi est passé maître en la matière - ce n'est pas pour rien qu'on le surnomme « l'homme qui murmurait à l'oreille des marchés ».

Le président de la Banque centrale européenne  . L'institution va alléger son plan de soutien à l'économie. Elle continuera de racheter des actifs sur les marchés l'an prochain, mais deux fois moins qu'aujourd'hui, presque trois fois moins qu'en début d'année.

En d'autres temps, cette simple décision aurait provoqué de très fortes turbulences sur les marchés. C'est le contraire qui s'est passé : la Bourse a applaudi, avec un CAC 40 qui a terminé au plus haut depuis 10 ans, et les taux se sont détendus dans la toute la zone euro. Par quel tour de passe-passe ?

La zone euro va mieux

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Mario Draghi a en fait réussi à faire passer deux messages. Le premier coule de source. Si la banque centrale se permet de retirer une des béquilles qui soutient l'économie, c'est que cette dernière peut se le permettre ! Elle va même beaucoup mieux, avec une croissance qui devrait dépasser 2 % dans la zone euro cette année, un taux de chômage au plus bas depuis huit ans (9 % tout de même), des indicateurs de confiance au beau fixe…

Le second message envoyé par le président de la BCE est plus inattendu. Le patient européen va mieux, oui, mais il a encore besoin d'être accompagné. Et ce pour un bon moment.

Mario Draghi a compris la leçon : il va prendre tout son temps avant de sonner la fin de l'ère de l'argent facile.

Mario Draghi a donc assuré qu'il était prêt à refaire tourner la planche à billets si nécessaire, et que les taux d'intérêt resteraient bas pendant encore très longtemps. Il a réussi à faire taire les « faucons » de la BCE qui plaidaient, notamment dans le camp allemand, pour un retour à la normale beaucoup plus rapide.

La question de la succession

Les Etats-Unis avaient resserré trop vite leur politique monétaire dans les années 1930, accentuant alors la grande dépression. Le Japon a fait la même erreur dans les années 1990. La Fed prend tout son temps en ce moment pour relever ses taux et réduire son bilan.

Mario Draghi a bien compris la leçon : il va prendre tout son temps avant de sonner la fin de l'ère de l'argent facile. Il est même possible que l'italien n'ait jamais à relever lui-même les taux de la BCE. Son mandat prendra fin dans deux ans très exactement. Et la question de sa succession va rapidement se poser.

VIDEO. La BCE commence à réduire son soutien à l'économie

Guillaume Maujean   

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