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David Cameron joue l’Europe à quitte ou double

Editorial. Si le non l’emporte lors du référendum sur l’appartenance du Royaume-Uni à l’Union européenne, le premier ministre britannique restera comme l’homme qui, pour satisfaire un nationalisme anglais étriqué, a pris le risque de démanteler l’UE et son propre pays.

Publié le 22 février 2016 à 11h38, modifié le 22 février 2016 à 11h29 Temps de Lecture 2 min.

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Le premier ministre britannique David Cameron, le 20 février, à Londres.

Editorial du « Monde ». On croyait que les Britanniques avaient inventé la notion de « club » et, ce qui va avec, des « règles du jeu » auxquelles souscrivent tous ceux qui, précisément, rejoignent un club. Hélas, ce qui s’applique à nombre des merveilleuses activités inventées outre-Manche, du tennis au rugby, ne marche plus dès lors qu’il s’agit de l’appartenance des Britanniques à l’Europe : au sein du club, ils veulent un statut d’exception, toujours et encore. Ce n’est pas fair-play.

Le sommet européen des 18 et 19 février a conforté le statut de « membre à part » du Royaume-Uni dans l’Union européenne (UE). Au risque non seulement d’écorner quelques-uns des principes de l’UE mais aussi de susciter un effet domino, certains des autres membres du club réclamant les mêmes dérogations que celles concédées aux Britanniques. En toile de fond de ces aménagements à répétition se profile la menace d’une « Europe à la carte », c’est-à-dire une Union encore un peu plus vacillante qu’aujourd’hui.

Nouvelles exemptions

Au bout du compte, les Vingt-Sept ont-ils eu raison d’accorder à David Cameron ce qu’il demandait, ce statut spécial permettant au premier ministre conservateur de tenir une promesse faite aux Britanniques il y a trois ans et demi : un référendum sur l’appartenance du pays à l’UE  ? La réponse est oui. Le départ du Royaume-Uni, deuxième économie de l’UE, derrière l’Allemagne mais devant la France, porterait à l’Union un coup à l’impact peut-être fatal au moment où elle est déjà en déliquescence avancée. L’Europe privée d’un de ses rares membres ayant encore un appareil militaire digne de ce nom et une diplomatie d’envergure serait singulièrement diminuée à l’heure où elle rencontre des défis majeurs dans une mondialisation chaotique.

M. Cameron obtient de nouvelles exemptions. Parmi les plus importantes, il y a cette faculté, accordée dans certaines circonstances, de limiter pour un temps les prestations sociales aux ressortissants européens venant travailler outre-Manche. Sans qu’il s’agisse d’un droit de veto, les Etats membres peuvent réclamer un sommet européen pour contester, et réformer, une décision prise par les Dix-Neuf de l’eurozone en matière de réglementation financière. Le pouvoir des Parlements nationaux est renforcé, là encore à la demande de Londres. S’ajoutant aux exemptions déjà décidées – qu’il s’agisse de l’euro, des accords de Schengen ou de la coopération policière et judiciaire –, ces dispositions dessinent le régime très spécial accordé aux Britanniques au sein de l’UE.

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