Edito : Quelle plaie l'hooliganisme !
La France redoutait que "son" Euro soit terni, d’entrée de compétition, par un acte terroriste. Pour parer à ce scénario du pire, dans un Hexagone qui reste traumatisé par les attentats de novembre 2015, les gros moyens ont été déployés. Un édito signé Pierre-François Lovens.
- Publié le 13-06-2016 à 07h12
- Mis à jour le 13-06-2016 à 07h14
Un édito signé Pierre-François Lovens.
La France redoutait que "son" Euro soit terni, d’entrée de compétition, par un acte terroriste. Pour parer à ce scénario du pire, dans un Hexagone qui reste traumatisé par les attentats de novembre 2015, les gros moyens ont été déployés. Pas moins de 100 000 personnes ont été mobilisées pour assurer, durant un mois, la sécurité de cet événement sportif. Les autorités françaises ont aussi pris soin de mettre sur pied un "Centre de coopération policière internationale", composé de 180 policiers originaires de tous les pays participant à cet Euro 2016. Fort bien.
Il n’aura toutefois pas fallu 24 heures pour que cette forteresse sécuritaire se fissure. Non pas en raison du geste fou d’un terroriste islamiste voulant à nouveau en découdre avec l’ennemi français, mais bien d’une meute ivre, bête et méchante, impatiente d’ouvrir les hostilités extrasportives sur la Canebière et dans les travées du stade Vélodrome de Marseille, le tout sous l’œil des caméras du monde entier. Les images montrant les charges entre supporters rivaux réveillent des souvenirs dramatiques. Elles viennent surtout rappeler, si besoin en était, que le hooliganisme reste une plaie profondément ancrée dans le monde du football.
Certains avaient cru avoir dompté les "fans" violents en les chassant des championnats et des stades les plus en vue. En fait, ils ont été tout au plus déplacés vers des clubs et des championnats moins en vue, que ce soit en Angleterre, en Russie ou ailleurs. Ce n’est pas maintenant, en pleine compétition, que la plaie pourra être cicatrisée, même si la France et l’UEFA feront ce qu’ils peuvent pour éviter de nouveaux débordements. C’est après l’Euro que chaque nation participante devra, tant bien que mal, traiter le mal jusqu’à la racine.