Journée de la femme : féminisme et musulmanes

Le 8 mars est la Journée internationale de la Femme. Les sociétés occidentales ont le devoir d'expliquer aux femmes musulmanes quels sont leurs droits et opportunités, exhortent certains commentateurs. D'autres redoutent que le discours féministe n'engendre individualisme et isolement.

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Politiken (DK) /

Le respect culturel souvent dévoyé

Il faut davantage expliquer aux femmes musulmanes que la société occidentale leur permet de bénéficier de droits et de perspectives d'avenir, exige le quotidien de centre-gauche Politiken à l'occasion de la journée de la femme :

«Beaucoup s'accordent à dire que l'échec de la politique d'intégration de ces 25 dernières années est en partie lié à un prétendu respect des cultures étrangères résultant d'une mauvaise interprétation de celles-ci. Cette attitude a empêché de montrer aux femmes qu'elles pouvaient prendre leur destin en main. ... L'Etat ne peut et ne doit pas dicter aux femmes musulmanes leur mode de vie. Mais il doit faire sorte qu'elles sachent qu'une autre voie est possible, et, aspect très important, que la société attend d'elles qu'elles recourent à cette possibilité. Toute personne vivant ici doit savoir qu'elle n'est pas seulement membre d'une famille, mais qu'elle fait aussi partie d'une société.»

Yeni Şafak (TR) /

Le féminisme arrache les femmes à leur foyer

Le chroniqueur Kemal Öztürk s'érige en pourfendeur de la journée de la femme dans le quotidien islamiste-conservateur et pro-gouvernement Yeni Şafak:

«Les mots, la manière et les arguments choisis pour célébrer cette journée donnent l'impression que l'on défend le droit des femmes, alors qu'il n'en est rien. La femme est avant tout membre d'une famille, en tant que mère, épouse ou sœur. Malheureusement, le discours féministe ne fait que l'individualiser, l'isoler et l'aliéner. Alors qu'au sein d'une famille, la femme mène une vie dans laquelle elle est protégée, aimée et respectée, le jargon et la philosophie [féministes] la poussent à s'isoler et à adopter un nouveau rôle. Un phénomène tellement extrême que dans le cadre des festivités du 8 mars, de véritables clans de combattantes indépendantes sont formés, montées contre leurs maris et enfants dans une quête de revendication de leurs droits.»