Pas de bases de l'OTAN en Pologne ?

A quelques mois du sommet de l'OTAN en juillet, des discussions ont lieu sur un éventuel déploiement de troupes en Europe orientale. La ministre allemande de la Défense Ursula von der Leyen a insisté vendredi sur le fait que l'OTAN ne devait pas prévoir l’établissement de bases militaires permanentes en Pologne. Il serait préférable selon elle d'organiser une rotation dans plusieurs pays. Une proposition saluée par la presse roumaine et polonaise.

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Polityka (PL) /

Les propos cristallins d'Ursula von der Leyen

Sur son blog hébergé par le site du magazine Polityka, le journaliste Marek Świerczyński, spécialiste des questions de sécurité, salue les propos tenus par la ministre allemande de la Défense, Ursula von der Leyen :

«La stratégie comporte des changements concrets dans le recours aux avions de combat tactiques F-22, stationnés sur les bases de l’OTAN en Allemagne. Ceux-ci sont censés empêcher de potentielles attaques aériennes russes et neutraliser les missiles tactiques Iskander. … Cette initiative doit venir remplacer l’établissement de bases permanentes en Pologne. … Ces propos, tenus dans le cadre de la conférence sur la sécurité Globesec, peuvent d’ores et déjà être considérés comme une véritable avancée. … Et notamment parce que Von der Leyen s’est exprimée clairement, sans se retrancher derrière de vagues formulations diplomatiques. … Elle a déclaré clairement que l’Occident devait impérativement respecter l’'Acte fondateur OTAN-Russie' de 1997. Car le pacte présente de meilleures solutions pour empêcher les agressions potentielles.»

Contributors (RO) /

Une réaction qui tarderait trop en cas de crise

La proposition faite par Ursula von der Leyen ne va pas assez loin, selon le journaliste britannique Edward Lucas. Il s’exprime sur le portail de blogs Contributors :

«Si un nombre relativement important de militaires d’Amérique et d’autres pays pouvait entrer et sortir régulièrement des Etats situés en première ligne, cela changerait véritablement la donne. En outre, il semble que le nouveau groupe d’intervention rapide de l’OTAN prendra ses quartiers en Pologne. … Il s’agit d’une preuve symbolique et manifeste que l’Alliance est prête à une défense territoriale. … Pourtant, le Kremlin dispose encore de deux avantages. Le processus décisionnel de l’OTAN est trop lent, et la Russie est capable de semer le chaos. Les problèmes concernant l’accès à l’Oblast de Kaliningrad pourraient servir de prétexte à des interventions 'humanitaires'. Les Etats en première ligne de front s’appuient sur l’article 5, mais le Conseil de l’Atlantique nord pourrait mettre un certain temps avant de donner son feu vert à une contre-offensive militaire. Et d’ici là, il sera peut-être déjà trop tard.»