Une réforme constitutionnelle débattue en Grèce

Le gouvernement grec a présenté un projet de révision de la loi électorale et de la Constitution. Il s'agit de l'une des promesses électorales du parti aujourd'hui au pouvoir, Syriza. Une réforme vivement critiquée par les médias du pays.

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Kathimerini (GR) /

Les Grecs n'ont pas la maturité nécessaire

Le quotidien Kathimerini s’inquiète d’un point de la réforme en particulier :

«L’élection du président grec par le peuple est une question hautement problématique. Le pays est loin d’avoir atteint un degré de maturité politique qui lui permette de supporter une opposition ouverte entre un président élu et un Premier ministre élu. La Grèce baigne toujours dans une culture politique profondément méditerranéenne, flirtant invariablement avec les extrêmes, les tensions et, plus récemment, la dérégulation du système. … La Grèce serait constamment en proie à une potentielle crise institutionnelle, susceptible d’évoluer rapidement en crise politique, voire pire, d'aboutir à une sorte de guerre civile. Imaginons par exemple ce qu’il se serait passé si, l'été dernier [lors du référendum sur l’austérité], un président élu et puissant d’un côté, et le Premier ministre de l’autre, s’étaient retrouvés ouvertement en désaccord.»

Protagon.gr (GR) /

Une loi qui renforcerait les néonazis

Le bonus de 50 sièges au Parlement attribué automatiquement au parti qui arrive en tête des législatives est au cœur du débat sur la nouvelle loi électorale. Ce bonus devrait être réduit et porté à 30 sièges. Une mesure qui bénéficierait entre autres au parti néonazi Chryssi Avgi, qui devrait voter en faveur du projet de loi, déplore le portail Protagon :

«Chryssi Avgi trouverait son compte dans la loi proposée, car celle-ci renforcerait un peu plus sa puissance parlementaire, de par la réduction du bonus accordé au premier parti à la Vouli. Cette loi, qui entrerait en vigueur dès les prochaines élections, pourrait être adoptée grâce aux voix des 18 députés néonazis. En plus de compliquer la formation des gouvernements dans les années à venir, la loi portera de surcroît le stigmate d’avoir été adoptée grâce aux voix d’une organisation criminelle. … Une décision relative au fonctionnement du système démocratique ne peut être entérinée par des individus qui rejettent ce système. Les partis du soi-disant 'arc démocratique' sont tenus de trouver une autre solution.»