Les implications du Brexit pour la Suisse

En Suisse, la votation populaire qui avait approuvé une restriction de l'immigration en février 2014 a déclenché un problème grandissant entre la Confédération et l'UE. La question soulevée est la compatibilité de cette restriction avec l'accord sur la libre circulation passé avec l'UE. Dans la perspective des négociations sur le Brexit, l'Union sera intraitable, font valoir certains commentateurs. D'autres pensent que ce serait une erreur que de serrer la vis aux Helvètes à titre d'exemple.

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The Irish Times (IE) /

Le Brexit complique la tâche des Suisses

Alors que Bruxelles et Londres s'apprêtent à engager les négociations sur le Brexit, Berne ne peut pas espérer de largesses de l’UE sur les points de discorde, analyse The Irish Times :

«La décision des Britanniques de quitter l’Union européenne n’aurait pas pu tomber à un pire moment pour les Suisses. Ils se saignent aux quatre veines pour sauver leur relations avec l’UE depuis la réussite d’un référendum sur la restriction de l’immigration qui met en cause une série de traités bilatéraux cruciaux. Les Suisses se trouvent actuellement dans la position peu enviable de servir de précédent pour les négociations sur le Brexit. Le contrôle de l’immigration est le principal point de désaccord pour ces deux nations rétives, et la Commission européenne n’a nullement l’intention de faire aux Suisses la moindre concession susceptible d’encourager la Grande-Bretagne.»

Financial Times (GB) /

Bruxelles devrait mettre de l'eau dans son vin

L’inflexibilité de l’UE vis-à-vis de la Grande-Bretagne et de la Suisse mettrait en péril son existence même, met en garde Financial Times :

«Le problème de l’immigration n’est pas l’apanage de la Grande-Bretagne. Les relations entre Bruxelles et la Suisse, pays non membre de l’UE, sont menacées de rupture parce que les citoyens helvètes refusent d’accepter le principe européen de la libre circulation sans restriction. Paris, Bruxelles et Berlin semblent penser que le seul moyen d’empêcher une désagrégation de l’UE soit de créer un précédent en tapant sur les doigts de la Grande-Bretagne et de la Suisse. Mais sanctionner durement les Etats européens qui ne respectent pas les règles de Bruxelles ne renforcera pas l’UE. L’UE veut-elle vraiment entrer en guerre froide avec la Suisse et la Grande-Bretagne, deux des démocraties les plus anciennes et des économies les plus performantes d’Europe ?»