Les Pays-Bas veulent ratifier l'accord UE-Ukraine

Le gouvernement néerlandais entend signer l'accord d'association entre l'UE et l'Ukraine, en dépit du non des électeurs au référendum d'avril sur la question. Le Premier ministre Mark Rutte a obtenu une concession de ses homologues européens : l'ajout d'une garantie excluant la mention d'une adhésion future de l'Ukraine à l'UE. La presse néerlandaise est divisée quant à la procédure.

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NRC Handelsblad (NL) /

Un accord qui fait des concessions aux opposants

Les concessions obtenues dans le traité UE-Ukraine tiennent compte des revendications de ceux qui y sont opposés, se félicite NRC Handelsblad :

«On peut bien sûr discréditer ce texte, en disant que ce n’est qu'une astuce habile. C’est par exemple le discours tenu par les organisateurs du référendum. 'Non, c’est non', avait été leur simple réaction. … Il est vrai que l’accord obtenu a une valeur en partie purement cosmétique, car les points énoncés [perspective d’une adhésion de l'Ukraine à l’UE] ne sont pas mentionnés dans le contrat principal. Mais comme tout a été stipulé dans un texte juridique à caractère obligatoire, le cabinet peut à juste titre dire qu’une grande partie des objections de ses détracteurs n'ont plus raison d'être. A présent, tout dépendra du soutien du Parlement néerlandais.»

De Telegraaf (NL) /

Mark Rutte se décrédibilise

De Telegraaf pour sa part juge peu probable que Rutte réussisse à gagner à sa cause les opposants à l’accord d’association UE-Ukraine :

«Cet accord coûtera des voix à Rutte, mais il accepte d’y laisser des plumes. … Les intérêts en jeu étaient à ses yeux trop importants pour que l’on puisse en faire fi. Il a montré la Russie d’un doigt accusateur. … Il a viré de bord sur le tard. Dans la campagne pour le référendum, Rutte avait en effet surtout insisté sur les avantages commerciaux d'une entrée en vigueur de l’accord. … En changeant de tactique, le leader du [parti de droite libérale] VVD attire sur lui les soupçons de vouloir à tout prix faire passer en force l’accord sur l’Ukraine. … Son argumentation ne convaincra sûrement pas les adversaires.»