L'UE et la Turquie : chacun reprend ses billes

Les tensions s'aggravent entre l'UE et la Turquie : le Parlement a adopté la suspension des négociations d'adhésion avec Ankara et l'Allemagne, les Pays-Bas et l'Autriche interdisent les interventions publiques de personnalités politiques turques sur leurs territoires. Les pays de l'UE coupent-ils les derniers ponts avec la Turquie ?

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Karar (TR) /

L'UE agit comme elle le doit

Karar se montre compréhensif envers la décision du Parlement européen :

«Les eurodéputés doivent tenir compte de l’opinion publique qui règne dans leurs pays respectifs et ces dernières années, l'image de la Turquie a été sérieusement écornée. Et pourtant, personne ne veut que la Turquie s’éloigne définitivement de l’UE. … Le fait que cette décision ne revête pas un caractère juridiquement contraignant en a facilité l’adoption par le Parlement. Il a donc répondu aux attentes des citoyens tout en renvoyant la balle aux dirigeants. Ceux-ci sont fort probablement satisfaits de la situation puisque dans des négociations futures, ils auront un atout en main contre la Turquie.»

NRC Handelsblad (NL) /

Il faut soigner ses relations

Pour NRC Handelsblad, chercher la confrontation avec la Turquie ne donnera rien de bon :

«L’Europe et les Pays-Bas ont tout intérêt à rester en dialogue avec la Turquie. Le pays qui a encore le statut de candidat à l’adhésion à l’UE est en bonne voie de tomber au rang d’Etat autoritaire et répressif. Les arrestations de dissidents continuent. … Dans un même temps, les masses qui se sont mobilisées pour participer à la Marche pour la justice montrent qu’il existe aussi une autre Turquie. … Le président Erdoğan est passé maître en l’art de créer de toutes pièces des ennemis, et les Pays-Bas et l’Allemagne sont des cibles toutes désignées. Les deux pays doivent absolument éviter de confirmer cette image d’ennemi.»