Rajoy reste soupconné de corruption

Le parti conservateur du Premier ministre Mariano Rajoy est toujours au cœur de l’enquête portant sur la plus grande affaire de corruption dans l’histoire du pays. Le parti est soupçonné d’avoir mis en place une comptabilité parallèle, encaissé des donations illégales d'entreprises du bâtiment et accepté des pots-de-vin. On lui reproche aussi d’avoir entravé le travail de la justice en ayant détruit des preuves. La presse espagnole est indignée de la réaction affichée par le parti face à l‘enquête.

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ABC (ES) /

Le PP ne collabore pas du tout avec la justice

Indépendamment du verdict qui sera prononcé, l'affaire est une honte pour le parti, constate ABC :

«Après la destitution de Luis Bárcenas, les informaticiens du PP ont reformaté les disques durs pas moins de 35 fois, avant de les rendre illisibles et de les mettre au rebut. D'un point de vue juridique, cet acte peut ou non être qualifié de délit, il appartient aux juges de trancher. Mais sur le plan politique et esthétique, la démarche du PP est scandaleuse. Il est difficile de soutenir qu'il s'agit là d'une procédure habituelle suivie chaque fois que l'utilisateur d'un ordinateur quitte la centrale du parti. On serait plutôt en présence d'un acte délibéré de destruction de preuves afin d'éviter qu'elles ne tombent dans les mains des juges. Même en cas d'acquittement, l'affaire sera une page sombre de l'histoire du parti qui se targuait de vouloir collaborer avec la justice pour faire toute la lumière sur les soupçons de l'existence d'une caisse noire.»

El Periódico de Catalunya (ES) /

La réaction inconcevable des conservateurs

Le Premier ministre espagnol Mariano Rajoy fait piètre figure, s'agace El Periódico de Catalunya :

«Le tribunal à Madrid a décidé de statuer sur le parti en qualité de personne morale. C'est inédit. ... Mais dans les affaires de corruption de Gürtel et de Bárcenas, le parti réagit à toutes ces évidences en accusant les plaignants d'être au service des socialistes. Cette réaction est peu crédible, surtout après que Rajoy et d'autres élus du PP se sont vantés de vouloir combattre la corruption et de coopérer avec la justice.»