Lituanie : la liberté de la presse en péril ?

Une querelle entre la classe politique et les médias a éclaté en Lituanie. L'accès aux informations contenues dans le "registre national", qui consigne notamment toutes les données relatives aux entreprises, devrait dorénavant devenir payant pour les journalistes. Il ne l'était jusqu'à présent que pour les entreprises et les particuliers. Les chroniqueurs y voient une atteinte au journalisme d'investigation et à la liberté de la presse.

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15min (LT) /

Vers un Etat policier

Le portail 15min s'inquiète de la décision du gouvernement :

«Ce cabinet nous avait promis jadis une transparence accrue. Or voilà qu'il vient de provoquer la pire des opacités. Les journalistes sont gênés dans leur travail. Les enregistrements vidéo de l'assemblée où ces décisions pernicieuses ont été prises ont été détruits, on essaye d'étouffer l'affaire. Ce qui se passe dans notre pays menace la démocratie. A pas de fourmi, la politique restreint les libertés, crée un climat de peur et affaiblit systématiquement la position des médias. Si l'on muselle les médias et que l'on prive les gens de liberté d'opinion, notre Etat n'est plus démocratique - il devient un Etat policier.»

Delfi (LT) /

Le gouvernement veut dissimuler de sombres secrets

L'Union des paysans et des verts doit avoir un cadavre dans le placard, estime Delfi :

«Qui a le plus d'argent ? La rédaction qui mène un travail d'investigation sur la base des informations du registre national, qui évoque les liens avec des milieux interlopes du Premier ministre Saulius Skvernelis et du président du parti Ramūnas Karbauskis, et leur chiffre d'affaires de sept millions d'euros ? Ou les entreprises dont les CA annuels atteignent 100 à 500 millions d'euros, voire un milliard ? Aux yeux du Premier ministre, les journalistes sont non seulement plus riches, mais aussi plus dangereux. Il évoque le risque que les journalistes utilisent l'information à mauvais escient. Ils sont donc plus dangereux que les politiques et les avocats, qui continuent d'avoir un accès libre à ces informations. »