L'extrême droite au défilé de l'indépendance à Varsovie

Plus de 250 000 personnes ont participé dimanche à un défilé célébrant le centième anniversaire de l'indépendance de la Pologne. Des groupes d'extrême droite venus de toute l'Europe ont défilé avec des représentants du PiS, le parti au pouvoir. La maire de Varsovie avait au préalable tenté, en vain, d'interdire le défilé. De quelle nature est la connivence qui lie le PiS aux nationalistes d'extrême droite ?

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Newsweek Polska (PL) /

Le gouvernement appartient à l'extrême droite

Le gouvernement polonais s'est laissé noyauter par l'extrême droite, estime Newsweek Polska :

«Nous pouvons remercier le gouvernement et son parti le PiS pour les images qui font actuellement le tour du monde. Il ne sert pas à grand-chose de minimiser la chose en parlant de simples incidents et provocations. Le gouvernement savait bien à qui il avait affaire en autorisant les nationalistes de co-organiser le défilé. Il pouvait s'attendre à voir marcher à ses côtés les plus grands fascistes, europhobes et racistes - qui s'invitent depuis des années au défilé de l'indépendance. Depuis dimanche, on a des preuves visuelles irréfutables corroborant la thèse selon laquelle le PiS appartient aujourd'hui à l'extrême droite.»

Rzeczpospolita (PL) /

Ce que le PiS devrait faire à présent

Le PiS dispose encore d'une certaine marge de manœuvre pour se démarquer des nationalistes d'extrême droite, pense quant à lui Artur Bartkiewicz, rédacteur à Rzeczpospolita :

«Je me réjouis que le Premier ministre ait déclaré la veille des célébrations que le maintien dans l'UE restait un élément central de la politique étrangère polonaise. Je me réjouirais encore plus si, lundi ou mardi, alors qu'il remercie les Polonais pour leur importante mobilisation, il déclarait également que ceux qui ont brûlé des drapeaux européens ou invité des néofascistes italiens à défiler à leur côté nuisent à la Pologne. Et s'il déclarait que nous avons dû lutter contre les communistes lorsqu'ils constituaient une menace réelle pour nous, mais que ce n'est plus le cas aujourd'hui, où il faut se rendre en Corée du Nord ou à Cuba pour en trouver. Aujourd'hui, les menaces sont bien différentes. Pour y faire face, nous avons besoin de sagesse et non de flambeaux rouges.»