Islamisme et social-démocratie en Suède : liaisons dangereuses ?

Scandale au sein des jeunesses sociales-démocrates suédoises (SSU) : dans la région de Scanie, elles auraient toléré pendant des années que certains de leurs membres de confession musulmane aient défendu des positions antisémites et homophobes. En outre, leur coopération avec des organisations musulmanes fait sourciller. Bien que les responsables aient démissionné, la presse suédoise estime que le problème persiste.

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Göteborgs-Posten (SE) /

Une complicité bienveillante

Pour Göteborgs-Posten, le parti social-démocrate fait face à un défi majeur :

«Il y a quatre ans, Expressen avait révélé l'existence d'un accord écrit entre les Sociaux-démocrates pour la foi et la solidarité (STS) et le Conseil musulman de Suède (SMR). Dans ce document, les STS, en tant que groupe affilié aux sociaux-démocrates, s'engageaient à aider le SMR à influencer la politique suédoise. ... Depuis trois ans, Ulf Bjereld, professeur de droit public, est président du groupe STS. Son silence accablant sur le scandale est éloquent. Hélas, trop de sociaux-démocrates ferment les yeux quand il s'agit d'idées incompatibles avec l'idéologie du parti - dans la mesure où cela peut rapporter des voix. Les sociaux-démocrates doivent honorer les valeurs de la démocratie et couper tous les ponts avec l'islam politique.»

Aftonbladet (SE) /

La religion - une affaire personnelle qui doit le rester

Dans le litige qui secoue le SSU, il est davantage question de luttes intestines que d'islamisme, fait valoir Aftonbladet :

«Le conflit a été déclenché par le recrutement de nouveaux membres, provenant surtout de Rosengård [quartier de Malmö où les migrants sont majoritaires], qui a modifié les rapports de force au sein du groupe. ... Pour schématiser, les nouveaux membres sont issus des nouvelles classes laborieuses, ils mènent une vie différente, ont d'autres priorités que celles sur lesquelles le SSU met l'accent depuis longtemps. ... Ce conflit soulève aussi une autre question : quelle doit-être l'attitude de la social-démocratie envers les organisations religieuses ? Il va de soi qu'on peut être à la fois social-démocrate engagé et croyant. En revanche, on ne peut pas invoquer des arguments religieux pour agir à l'encontre des valeurs social-démocrates. Le tout premier programme du parti, qui remonte à 1889, soulignait déjà que la religion relevait strictement du domaine privé.»