Vers des élections anticipées en Espagne ?

Dans les négociations avec les séparatistes catalans, le Premier ministre socialiste Pedro Sánchez a accédé à la demande de dépêcher un rapporteur indépendant. L'opposition de droite, formée du Partido popular (PP, conservateur), Ciudadanos (libéral) et Vox (extrême droite) y voit une menace à l'unité de l'Espagne et appelle à la tenue d'une grande manifestation, dimanche, afin de réclamer des élections anticipées. Les jours du gouvernement minoritaire espagnol sont-ils comptés ?

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El Mundo (ES) /

Sanchez cède à la propagande séparatiste

Sánchez s'est disqualifié au poste de Premier ministre, lit-on dans El Mundo :

«Un rapporteur n'a de sens qu'entre deux parties désireuses de régler un conflit nécessitant une vigilance extérieure. Mais le conflit catalan se résume à un gouvernement régional pour qui seule la moitié des Catalans sont des citoyens, considérant l'autre moitié et le reste des Espagnols comme des étrangers. Accepter un médiateur dans ce contexte est une insulte à la démocratie constitutionnelle et un clin d'œil suicidaire à la propagande séparatiste. ... C'est pourquoi les gens seront dans la rue ce dimanche : pour défendre leurs droits politiques. Pour dire à Sanchez d'arrêter d'insulter leur intelligence et de sortir les urnes sans plus tarder.»

El Periódico de Catalunya (ES) /

Le PP veut entrer dans la ligue des populistes de droite

Le chef de file du PP, Pablo Casado, cherche à rallier l'extrême droite internationale, estime la chroniqueuse Emma Riverola dans El Periódico de Catalunya :

«Si le PP de Rajoy se caractérisait par une inertie aussi irresponsable qu'incendiaire, Casado privilégie aujourd'hui un scénario encore plus risqué, avec la volonté de partager l'affiche avec un rival aux dents longues. ... La concomitance de trois partis de droite en Espagne, à l'heure où l'extrême droite gagne du terrain dans le monde entier, ne doit pas nous berner. Il ne s'agit plus désormais de Rajoy ou d'Aznar [ex-premier ministre PP] ; il s'agit de la ligue des Trump, Bolsonaro, Salvini et autres Orbán.»