Slovaquie : l'ex-président Kiska lorgne-t-il sur le pouvoir ?

Deux jours seulement après avoir quitté son poste de président de la Slovaquie, Andrej Kiska a annoncé lundi son intention de créer un nouveau parti de centre-droit. A la tête de ce parti baptisé Za ľudí, (Pour les gens), il pourrait participer aux législatives du printemps prochain et briguer le poste de Premier ministre. Les éditorialistes donnent leurs avis.

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Hospodářské noviny (CZ) /

Un bon communicant

La politique slovaque gagne une nouvelle dynamique, constate Hospodářské noviny :

«Neuf mois avant les élections, Kiska propose un nouveau parti aux électeurs : pro-occidental, pro-européen, comptant dans ses rangs à la fois des représentants d'une nouvelle génération de politiques locaux populaires et des matadors expérimentés. Ce nouveau parti s'inscrit dans le cadre de la dynamique observée depuis l'assassinat du journaliste Ján Kuciak. A ce moment-là déjà, Kiska s'était préparé à quitter la fonction présidentielle. Il est en mesure désormais de montrer ses talents de communicant et de responsable pragmatique, car conformément à ce que prévoit la Constitution, il n'a pas vraiment eu l'occasion de faire appel à ces qualités dans le cadre de son mandat. Si officiellement, Kiska nie vouloir briguer le poste de Premier ministre, il semble évident cependant qu'il est entré dans la course avec cette intention. »

Pravda (SK) /

Des ambitions qui risquent de morceler le Parlement

Pravda, journal de gauche habituellement critique de Kiska, fait peu de cas des ambitions du ex-président :

«D'après un sondage de [l'institut d'opinion] Focus, jusqu'à neuf partis pourraient faire leur entrée au prochain Parlement - un record. ... Ceci renforce le risque d'immobilisme politique et celui du morcellement de l'opposition, qui pourrait se composer de six partis. Si Kiska voulait unifier l'opposition, c'est précisément le contraire qu'il est en train de faire. Il doit pêcher dans les eaux de ses partenaires potentiels, ce qui ne fait que les affaiblir. ... De la même façon qu'Andrej Kiska, depuis son siège de président, avait divisé la société slovaque, il menace désormais, depuis sa chaire de président de parti, de diviser le Parlement. Cela ne peut toutefois pas être son intention.»