L'Italie sévit contre le sauvetage en mer

Les personnes participant à des opérations non autorisées de sauvetage en mer pour secourir des migrants dans les eaux territoriales italiennes s'exposent dorénavant à des amendes pouvant atteindre un million d'euros et à une confiscation de leur navire. Le Sénat italien a adopté un 'décret sécurité' en ce sens. Les éditorialistes tirent deux grands enseignements de cette dernière réussite en date du chef de la Ligue, Matteo Salvini.

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Avvenire (IT) /

Une politique migratoire purement répressive

Cette loi est une pure folie, sur le plan humanitaire mais également à d'autres égards, s'insurge dans Avvenire Leonardo Becchetti, spécialiste en économie :

«L'adoption du décret sur la sécurité va réduire la politique migratoire de notre pays à une politique de répression. Le sauvetage d'êtres humains qui fuient les camps libyens, des lieux de persécution et de torture, est de plus en plus considéré comme un crime. Ceci aura un coût humain, social et économique énorme. L'aspect économique entre aussi en ligne de compte parce que l'immigration contribue à améliorer la situation économique des nouveaux arrivants. Ils envoient de l'argent à leur famille, ils soutiennent donc l'économie de leur pays d'origine. Et ils contribuent à l'économie de leur pays de destination - en l'occurrence l'Italie.»

Tages-Anzeiger (CH) /

Cinq étoiles qui s'éteignent

Le quotidien Tages-Anzeiger évoque une perte de vitesse flagrante et croissante du parti gouvernemental M5S :

«Le parti avait déjà sacrifié toutes ses idées écologiques. Tout ce qu'il a réalisé au pouvoir jusqu'à présent n'a été que des réussites en demi-teintes ou mal communiquées. Cramé, en l'espace d'un an. Il faut reconnaître à Salvini le mérite d'avoir su discerner mieux que quiconque dès le début la colossale faiblesse politique du M5S et de son 'capo politico' Luigi Di Maio, mieux aussi que tous les analystes et tous les journaux, et qu'il a su en tirer le meilleur parti. Avec patience et habileté. ... Di Maio et les siens s'accrochent à leurs postes de ministre et à leurs fauteuils de député, un réflexe que les Italiens ne connaissent que trop. Le M5S est devenu une caste de planqués. Si les Italiens votaient aujourd'hui, la plupart d'entre eux seraient sortis et vite oubliés.»