Le départ de Strache - un coup dur pour le FPÖ ?

En Autriche, l'ex-président du FPÖ et ex-vice-chancelier Heinz-Christian Strache a fait savoir qu'il se retirait de la politique et qu'il mettait en suspens jusqu'à nouvel ordre son appartenance à sa "famille politique". Il a ainsi devancé la procédure d'exclusion du FPÖ suite au scandale des notes de frais. Aux législatives de dimanche, les populistes de droite avaient essuyé un cuisant échec. Les journalistes s'interrogent sur l'avenir du parti.

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Neue Zürcher Zeitung (CH) /

Le FPÖ vers une traversée du désert

Le FPÖ aura du mal à remplacer Heinz-Christian Strache, l'ex-chef de file du parti qui a annoncé son retrait de la vie politique, lit-on dans Neue Zürcher Zeitung :

«Le nouveau leader Norbert Hofer est une figure moins polarisante et ses positions modérées sont propres à attirer les électeurs du centre. On ne cesse de rappeler qu'au premier tour des présidentielles de 2016, il a remporté le meilleur résultat national de l'histoire de son parti. A l'époque, Hofer s'affichait régulièrement aux côtés de Strache en campagne, et ce dernier faisait jouer son vaste réseau de relations sur les réseaux sociaux pour mobiliser les électeurs.»

Wiener Zeitung (AT) /

Un parti défait mais qui a de bonnes perspectives

Wiener Zeitung fait valoir que si le FPÖ veut éviter une scission, il doit empêcher un règlement de compte avec son président de longue date :

«Le FPÖ doit trouver une solution avec Strache, et non pas contre lui. Laver en public le linge sale des 14 dernières années serait un cauchemar pour le 'nouveau FPÖ'. Les médias et ses détracteurs, en revanche, s'en frotteraient les mains. Nul ne sait à quoi ressemblerait le FPÖ à l'issue de cette procédure d'autodestruction. Et pourtant, les perspectives du FPÖ ne sont pas aussi ternes qu'il n'y paraît : avec l'immigration, la sécurité et la colère contre 'ceux d'en haut', le parti a de thèmes durables et Norbert Hofer et Herbert Kickl sont des figures de proue qui parlent à leur électorat. Actuellement, le SPÖ ne peut pas en dire autant.»