Vers une taxation des vols en Finlande ?

En Finlande, une initiative citoyenne réclamant l'application d'une taxe aérienne pour réduire les émissions de gaz à effets de serre a recueilli plus de 50.000 signatures. Elle sera donc débattue au Parlement, où elle ne bénéficie toutefois pas du soutien d'une majorité des députés. Le scepticisme domine dans les médias finlandais, qui proposent des alternatives.

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Karjalainen (FI) /

Aux dépens des régions rurales

Le quotidien Karjalainen, qui paraît dans la région de Carélie, craint qu'une taxe aérienne ne mette en péril l'économie des régions de Finlande à faible densité démographique :

«Une taxe aérienne pénaliserait la Carélie du Nord. Des billets d'avion plus chers contribueraient à réduire le trafic aérien. ... Ceci dégraderait la desserte de cette région par des liaisons internationales. ... La fluidité du trafic aérien a un impact significatif sur l'économie régionale et même sur l'implantation de nouvelles entreprises. D'un autre côté, de nombreux voyageurs - professionnels ou particuliers - seraient en mesure de payer davantage. En Finlande, tout un chacun peut, s'il le désire, compenser ses émissions sur une base volontaire - une possibilité encore insuffisamment connue.»

Keskisuomalainen (FI) /

Commencer par supprimer l'exonération de TVA

Keskisuomalainen exige que le trafic aérien soit soumis à l'impôt au même titre que tous les autres services :

«Les vols internationaux sont exonérés de toute espèce d'impôts. Les compagnies aériennes ne paient ni taxes sur le carburant, ni TVA. Les prix des billets d'avion sont également exonérés de la TVA. Ainsi, un billet d'avion au départ de la Finlande et vers une destination étrangère est 24 pour cent moins cher que toute autre marchandise ou service soumis à des taxes normales. ... Une taxe aérienne permettrait de réduire les émissions provoquées par le trafic aérien. ... Or un véritable changement pourrait être amorcé par l'introduction de la TVA. Le trafic aérien devrait être soumis à un taux normal de TVA de 24 pour cent. En outre, tout au long de la chaîne du transport aérien, les impôts sur le carburant et toutes les taxes habituelles devraient être perçus. Par la suite, une taxe aérienne complémentaire pourra être envisagée.»