La corruption du PSOE andalou fait-elle de l'ombre à Sánchez ?

En Andalousie, de hauts représentants du parti socialiste PSOE, ainsi que des fonctionnaires, ont été condamnés pour détournement de fonds. Parmi eux, les ex-présidents de région José Antonio Griñán et Manuel Chaves. Ils auraient cautionné pendant des années que des dotations allouées à la sécurité sociale profitent à des particuliers et à des entreprises. Les commentateurs contextualisent l'affaire.

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ABC (ES) /

L'hypocrisie des responsables de gauche

ABC reproche à la gauche d'avoir une vision biaisée de la corruption et de sa condamnation :

«Si Unidas Podemos avait encore une once de conscience de ses responsabilités morales, elle ne pourrait pas soutenir l'investiture de Sánchez. Celui-ci ferait d'ailleurs mieux de repenser sa propre stratégie, lui qui se posait en chantre de l'étique et du renouvellement. Mais ce serait trop en demander du chef de file d'Unidas Podemos, Pablo Iglesias. Le poste de vice-chef du gouvernement et le portefeuille de plusieurs ministères valent bien un peu d'hypocrisie. En 2018, lorsqu'il évoquait le scandale de corruption Gürtel, Iglesias avait rappelé que le gouvernement ne pouvait pas compter des 'délinquants', en référence à Rajoy. Si Rajoy était un 'délinquant', alors Sánchez en est aussi un aujourd'hui.»

eldiario.es (ES) /

Il y a corruption et corruption

Ignacio Escolar, rédacteur en chef d'eldiario.es, souligne sur son site d'information les différences de nature entre le scandale de corruption qui éclabousse les socialistes (affaire ERE) et celui qui avait touché le Parti populaire (affaire Gürtel) :

«Ni Chaves ni Griñán ne se sont enrichis personnellement. Le PSOE n'a pas non plus perçu de financement. ... Ce sont des nuances qui ont leur importance. Elles ne pardonnent nullement ce qui s'est passé en Andalousie, mais le PP ne saurait en faire abstraction quand il essaie de se blanchir et de redorer l'image écornée que lui avait valu la sentence Gürtel. ... Ou quand il veut en faire porter la casquette à Pedro Sánchez, qui était à l'époque simple conseiller municipal de la ville de Madrid et qui plus tard, en qualité de secrétaire général du PSOE, avait refusé de financer la défense de Chaves et Griñán, et les avait forcés à renoncer à tous leurs mandats.»