Des bouleversements géopolitiques majeurs

La crise du coronavirus ébranle également la politique internationale. Dans certaines zones de conflit, les belligérants se retrouvent subitement confrontés à la même menace et des alliances de longue date sont remises en cause. Ces chamboulements peuvent-ils s'inscrire dans la durée ?

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Radio Kommersant FM (RU) /

Les bruits de botte s'estompent

Radio Kommersant FM constate un certain relâchement des conflits en Syrie, à Gaza et dans le Donbass, et y voit une accalmie porteuse d'espoir :

«On fait désormais face à un ennemi commun, et pour le combattre, il faut coopérer avec l'ennemi d'hier. ... Toute la rhétorique de guerre, qui assurait la cohésion des sociétés et avait un rôle déterminant sur les élections, s'en trouve remise à zéro. Le recours à la force ne manquera pas de revenir le jour - s'il advient - où l'épidémie sera éradiquée. On est toutefois en droit d'espérer que les gens fassent comprendre à leurs dirigeants que la défense des intérêts nationaux ne passe pas par les tanks et les missiles, mais par la médecine et par la science. Et que les troupes feraient mieux de s'entraîner à construire rapidement des lazarets de campagne, plutôt qu'à conquérir des territoires étrangers.»

Corriere della Sera (IT) /

Où étaient nos alliés pendant la crise ?

Les solidarités - ou les inimitiés - forgées pendant la crise pourraient avoir des répercussions géopolitiques, croit savoir Massimo Gaggi, correspondant de Corriere della Sera à New York :

«L'aide est arrivée par avion de Chine, de Russie et même de Cuba. Pas grand-chose, en revanche, de la part des Etats-Unis et de l'UE. ... Quand tout cela sera terminé, il y aura tant à reconstruire : l'économie, les structures sanitaires, les liens internationaux - politiques et commerciaux -, la confiance entre les peuples. Aujourd'hui, c'est le ressentiment qui prévaut - notamment vis-à-vis des pays alliés et amis, dont on aurait pu attendre davantage aux heures les plus dramatiques. Mais l'aide s'est faite rare, notamment parce qu'il s'agit d'une crise planétaire, qui chamboule les Etats-Unis eux-mêmes.»