Après-coronavirus : une opportunité pour l'Italie ?

Le Premier ministre italien, Giuseppe Conte, a présenté son plan de relance pour l'Italie. Les fonds conjoncturels mis à disposition par l'UE devront servir à relancer l'économie, moderniser le pays et remédier aux problèmes structurels. Conte a convoqué à cet effet des "états généraux de l'économie", pour solliciter idées et contributions. Les éditorialistes sont sceptiques.

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La Repubblica (IT) /

Le gouvernement doit fournir des résultats

Ferdinando Giuliano, chroniqueur à Bloomberg Opinion, fait part de son scepticisme dans La Repubblica :

«Ces dernières années, la politique italienne s'est retranchée derrière un grand alibi : à savoir que l'Europe n'a pas fait assez pour aider l'Italie. Maintenant que cette excuse n'est plus valable, il incombe au gouvernement de montrer qu'il a un projet de développement qui aille au-delà du sempiternel appel au subventionnement. ... Pourtant, les premières mesures n'augurent rien de bon. Le Premier ministre, Giuseppe Conte, a mis sur pied une vague commission, les soi-disant 'Etats généraux de l'économie', mais cela ne semble être qu'une énième tentative, venant d'un gouvernement aussi terne que caméléon, de passer une nouvelle couche de vernis.»

Corriere della Sera (IT) /

De grâce, pas de capitalisme d'Etat

Ce n'est pas le moment de tirer les mauvais enseignements de la pandémie, fait valoir le chroniqueur Angelo Panebianco dans Corriere della Sera :

«Il ne faut en aucune façon ressembler à la Chine - telle devrait être la leçon. Pas seulement parce qu'on ne veut pas importer son autoritarisme - c'est une évidence - mais aussi parce qu'on ne veut pas imiter son capitalisme d'Etat. ... Malheureusement, le capitalisme d'Etat semble compter de nombreux admirateurs dans notre pays aujourd'hui. Les adversaires de la libre économie de marché, qui n'ont jamais vraiment disparu, ont trouvé dans la pandémie une occasion en or pour revenir à la charge. ... Les plus malins d'entre eux savent bien que plus la présence de l'Etat augmente au sein de l'économie, plus l'autoritarisme s'accroît dans tous les domaines de la vie sociale.»