Izmir après le séisme : une responsabilité politique ?

Le bilan du tremblement de terre dévastateur qui a ébranlé l'Egée orientale s'élève désormais à 116 morts. La ville turque d'Izmir, qui compte quatre millions d'habitant et où plusieurs immeubles se sont effondrés, a été particulièrement touchée. La presse du pays se demande si la classe politique, en veillant à faire appliquer les mesures antisismiques adéquates, aurait pu éviter le pire.

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Cumhuriyet (TR) /

Corruption et incompétence ont détruit le pays

La classe politique est la première responsable des graves conséquences de ce séisme, critique Cumhuriyet :

«Le gouvernement et l'opposition ont détruit ce pays main dans la main. ... La Turquie vit un véritable cauchemar - celui de la mauvaise gouvernance, de l'incompétence politique, de personnes sans scrupules qui placent leurs propres intérêts au-dessus de ceux du peuple qu'ils gouvernent. ... Nous menons tous un véritable combat pour survivre dans un pays ravagé par des politiques corrompus. ... A l'image de la petite Elif qui s'agrippait au doigt du pompier venu la secourir, nous cherchons nous aussi une main digne de confiance que nous pourrions saisir. ... Nous sommes à la recherche d'un leadership qui puisse sauver notre pays de la ruine et nous épargner de telles souffrances.»

Yeni Şafak (TR) /

Les catastrophes ne sont pas maîtrisables par nature

Le journal progouvernemental Yeni Şafak ne croit pas que la prévention des conséquences d'un séisme soit dans le pouvoir d'un Etat :

«Tous ces grands discours qui nous enjoignent d'apprendre à vivre avec les séismes, de construire des bâtiments, des villes et des quartiers qui résistent aux tremblements de terre sans le moindre dégât. ... Il existe bien sûr des remèdes. Il existe bien sûr un idéal vers lequel il faut tendre. A ce sujet, la Turquie a énormément avancé au lendemain du tremblement de terre de 1999 [qui avait fait plus de 18 000 morts]. Mais en dépit des avancées que l'on peut faire sur ce terrain, les tremblements de terre restent et demeurent le sort de l'humanité qui habite cette planète.»