Iran/UE : l'exécution de trop ?

L'exécution du journaliste et opposant iranien Ruhollah Zam a suscité une forte émotion dans le monde. Zam bénéficiait du statut de réfugié politique en France depuis 2009, mais selon les médias, il avait été attiré en Irak l'année dernière puis kidnappé. Condamné à mort en juin, il a été pendu samedi à proximité de Téhéran. La presse se penche sur la question des prisonniers politiques en Iran, avec en toile de fond la potentielle relance de l'accord sur le nucléaire.

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Der Standard (AT) /

Téhéran va trop loin

L'exécution du journaliste est une nouvelle gifle pour l'UE, estime Der Standard :

«Sa mort concerne la France, et du même coup l'ensemble de l'UE. A cela s'ajoute le fait que plusieurs citoyens de l'UE - parmi lesquels deux Autrichiens - sont actuellement détenus à Téhéran pour des motifs absurdes. Une architecte allemande d'origine iranienne est venue allonger cette liste il y a quelques semaines. Ces personnes sont en réalité des otages d'Etat. ... L'UE espérait que l'Iran et la communauté internationale décideraient, après le départ de Donald Trump de la Maison-Blanche, de revenir à la mise en œuvre de l'accord sur le nucléaire conclu en 2015 à Vienne. Trump l'a sabordé, les Européens veulent le sauver mais ils essuient une humiliation après l'autre de la part de Téhéran. Or la patience a des limites.»

taz, die tageszeitung (DE) /

Faire la part des choses

Pour taz, il faut dissocier le dossier des droits de l'homme de celui du nucléaire :

«Par le passé, les questions de défense ont été traitées en tant que telles, sans les mélanger avec d'autres questions, et c'est une bonne chose. Si l'on confond l'accord sur le nucléaire avec la question des droits de l'homme, on le condamne à l'échec. Un échec trop dangereux, à tous les points de vue, pour que l'on puisse s'en accommoder. Des sanctions peuvent être adoptées et une pression politique pour violations massives des droits de l'homme exercée en Iran indépendamment de l'accord nucléaire. La situation économique de l'Iran est actuellement tellement grave et dramatique que ces instruments peuvent rapidement porter leurs fruits.»