Roumanie : les députés renoncent à leur retraite spéciale

Les parlementaires roumains ont supprimé mercredi le privilège des pensions vieillesse spéciales que l'Etat versait jusqu'à présent aux députés et aux sénateurs arrivés à la fin de leur mandat. Aux dernières nouvelles, elles coûtaient annuellement à l'Etat la somme de 6,9 millions d'euros. Faut-il considérer ce geste comme une victoire de la justice sociale ou y voir une façon pour les parlementaires de se donner bonne conscience à moindre frais ?

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Digi 24 (RO) /

Le triomphe de la justice

Sur le site Digi24.ro, le député Alexandru Moraru, du Parti national libéral (PNL) au pouvoir, se gargarise d'immodesties :

«C'est un retour à la normale et un triomphe de la justice au regard des principes de la démocratie. Il était temps de briser ce cercle vicieux et de mettre un terme à un problème qui était un produit de la politique d'hier, tous partis confondus. Je pense que la suppression des retraites spéciales permet de rendre justice à tous les Roumains qui travaillent chaque jour pour une retraite basée sur le système des cotisations. Nous ne valons pas mieux qu'eux, car nous sommes en réalité à leur service et personne n'est au-dessus des lois écrites et morales de notre société.»

Spotmedia (RO) /

Des économies de bouts de chandelle

L'Union démocratique magyare de Roumanie (UDMR), membre de la coalition du gouvernement, s'est abstenue. Elle critique le fait que le gouvernement n'ait pas profité de l'occasion pour supprimer les régimes de retraite spéciaux bénéficiant à d'autres catégories particulières. Spotmedia.ro aurait lui aussi été favorable à une mesure plus large :

«Dans la réforme des retraites, le parlement s'est contenté de ne s'attaquer qu'au moins grave des problèmes, qui correspond à un pour cent des cas. ... Mais dans les autres régimes de retraites spéciaux, les choses risquent de se compliquer. ... Je doute que [les deux grands partis] PNL et PSD votent la suppression des retraites spéciales des maires. Quant aux retraites des militaires, personne n'ose y toucher. ... Je gage que c'est là la raison pour laquelle les politiques claironnent sur tous les toits la suppression de cette retraite spéciale, et nous, nous devrons nous en contenter.»