Quelles leçons tirer de l'attentat en Norvège ?

L'auteur soupçonné du meurtre de cinq personnes, perpétré à l'aide d'un arc, jeudi 14 octobre à Kongsberg en Norvège, est passé aux aveux. Selon les enquêteurs, il s'était converti à l'islam et était fiché depuis longtemps déjà par les services de police. La presse européenne se demande comment les démocraties peuvent se protéger au mieux face à ce type d'attaques.

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Helsingin Sanomat (FI) /

Le même débat qu'après l'attentat d'Utøya

Les sociétés ouvertes restent vulnérables, rappelle Helsingin Sanomat :

«La tragédie de Kongsberg affectera la société norvégienne, à bien des égards. Il importe tout d'abord de faire le deuil des victimes et de soutenir leurs familles. S'ensuit le débat qui a déjà été mené [après 2011]. Nous devons réfléchir au lien entre démocratie et terrorisme, aux facteurs qui poussent les gens à la radicalisation et aux violences arbitraires. ... Les sociétés ouvertes ont quelque chose de vulnérable. Si les risques sont prévisibles, ils ne sont pas entièrement évitables.»

Expressen (SE) /

Miser sur le suivi psychiatrique autant que sur les forces de sécurité

Expressen rappelle le danger qui peut émaner des personnes mentalement instables :

«Il est impossible d'interdire la possession de voitures ou de couteaux, ou d'empêcher les gens de se construire un arc s'ils en ont envie. Il est important pour la société de créer un lien avec ces hommes solitaires qui vivent en marge de la société et peuvent être dangereux. Il n'est pas contradictoire de conjuguer mesures rigoureuses de répression et mesures plus douces de prévention. Dans la lutte contre le terrorisme, la compétence du système psychiatrique peut s'avérer aussi importante que la vigilance des forces de sécurité.»

Corriere del Ticino (CH) /

Désamorcer des bombes à retardement à un stade précoce

Corriere del Ticino rappelle l'importance de la prévention, indispensable pour combattre la radicalisation :

«En tout état de cause, quelles que soient les raisons du énième massacre d'innocents, la prévention reste le meilleur antidote et il faut l'utiliser à différents niveaux. Il ne suffit pas de garder sous contrôle les personnes radicalisées, ce qui est une tâche plutôt complexe, notamment en raison d'un manque de personnel de sécurité. L'idéal serait d'intervenir avant qu'une personne ne se radicalise. Cela veut dire, prendre des mesures contre la marginalisation sociale et économique. En plus d'énormes efforts financiers, cela nécessite de traiter avec des personnes problématiques ou des cultures très différentes des nôtres. ... Le défi est de taille, mais il s'agit de désamorcer à temps de véritables bombes à retardement.»