Coronavirus : une évolution encourageante ?

L'Espagne émet des signaux de détente : lundi, le chef du gouvernement, Pedro Sánchez, a déclaré que la pandémie de coronavirus devenait moins meurtrière et était en train de devenir endémique. En découle la recommandation de traiter le Covid comme une grippe et de relâcher l'hypervigilance quant à ses moindres soubresauts. Une mesure que la presse européenne ne juge pas dénuée de dangers.

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La Vanguardia (ES) /

Ne pas baisser la garde trop tôt

Pour La Vanguardia, le risque n'est pas passé :

«De par sa nature changeante, la pandémie commence à présenter un visage un peu plus amical. ... Les mutations incessantes semblent la rapprocher de ce que l'on a désigné par le terme 'grippification'. ... D'une certaine manière, ces signes anticipent le plan de surveillance du coronavirus des autorités de santé, qui ressemble de plus en plus à la surveillance d'une grippe commune. ... Mais l'évolution du virus ne libère aucun des protagonistes de ce combat de ses obligations, même si elle laisse entrevoir quelques signes porteurs d'espoir. ... La réussite de la lutte anti-Covid dépendra de la responsabilité et de l'engagement de tous les acteurs.»

Jornal de Notícias (PT) /

Une mesure risquée mais audacieuse

Jornal de Notícias a les yeux rivés sur l'Espagne :

«On a de plus en plus de recul sur le virus Sars-Cov-2. C'est pourquoi les consignes rigides entourant la maladie pourront être assouplies, puisque de plus en plus de gens ont été en contact avec le virus. Il faut aussi tenir compte du fait que la grande majorité de la population a déjà été vaccinée. Le gouvernement espagnol se prépare déjà à changer sa stratégie dans ce sens. Il veut cesser de comptabiliser les cas et d'exiger un test au moindre signe d'infection. Il entend donc considérer le Covid comme une maladie des voies respiratoires parmi d'autres. Une mesure risquée mais audacieuse.»

De Telegraaf (NL) /

Ne pas continuer indéfiniment sur la même lancée

De Telegraaf critique la politique du gouvernement néerlandais :

«Si du point de vue sanitaire, les mesures s'imposaient, sur d'autres plans toutefois, les problèmes se sont accumulés : souffrances psychiques, retards pris dans l'apprentissage, diminution de la durée de vie suite à la suppression de traitements, et la liste est longue. Le nouveau gouvernement doit se rendre à l'évidence : il est impossible de poursuivre indéfiniment la politique de santé actuelle. Si le virus va rester parmi nous, notre pays ne peut se laisser désarçonner par chaque nouvelle vague. L'Espagne étudie des projets intéressants, consistant à rétrograder le coronavirus en grippe normale. Les Pays-Bas doivent songer à suivre cet exemple. Il est temps d'élargir le champ de vision et de changer d'approche.»