Présidentielle italienne : un vote sans visibilité ?

Comme cela était attendu, aucun des candidats n'a obtenu la majorité nécessaire des deux tiers, lundi, lors du premier tour de la présidentielle italienne. Les principaux partis avaient appelé leurs grands électeurs à s'abstenir, faute de consensus sur un candidat. La majorité absolue suffira à partir du quatrième tour du scrutin, qui doit avoir lieu jeudi, et l'actuel premier Ministre, Mario Draghi, est donné favori.

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Corriere della Sera (IT) /

Une situation surréaliste

Corriere della Sera ne sait comment appréhender la situation :

«Un pays avec avec la troisième dette publique mondiale, 200 milliards de nouveaux crédits européens - dont 122 milliards à rembourser -, 350 morts quotidiens du Covid et une reprise économique à consolider est un pays qui ne peut se permettre le luxe d'un lundi surréaliste comme celui d'hier. C'est comme si les plus de 1 000 grands électeurs, parmi lesquels les chefs de parti, avaient découvert au dernier moment qu'il fallait élire le président de la République pour les sept prochaines années. Il est assez incroyable que les leaders ne se soient pas encore réunis, alors qu'ils participent tous à la majorité actuelle [a l'exception de la présidente de Fratelli d'Italia, Giorgia Meloni].»

La Stampa (IT) /

Eviter le vide

Le problème, c'est que si Draghi était élu président, il faudrait aussitôt former un nouveau gouvernement, souligne La Stampa :

«C'est le deuxième point qui aurait dû être abordé hier, Draghi étant disposé pour la première fois à en discuter avec Salvini et avec les leaders de la majorité. Mais il n'est pas désireux d'entrer dans les détails de la composition de l'exécutif, ni en tant que Premier ministre sortant, et encore moins comme futur chef de l'Etat. Il serait certainement nécessaire, compte tenu de l'actuelle situation d'urgence sanitaire et d'un contexte international qui se complique d'heure en heure avec le conflit ukrainien, d'affronter la crise avec une solution en poche et en évitant un vide que le pays ne peut se permettre.»