Lituanie : les sanctions chinoises posent problème

Six mois après la décision de la Lituanie d'autoriser l'ouverture sur son territoire d'un bureau de représentation de Taïwan, l'économie du pays est malmenée par les sanctions de Pékin. L'UE a lancé une procédure auprès de l'OMC pour obtenir leur annulation. La grogne couve en Lituanie, notamment parmi les acteurs économiques et l'opposition. La presse du pays est divisé.

Ouvrir/fermer tous les articles
Delfi (LT) /

Une audace aux conséquences douloureuses

La Lituanie paiera le prix de ses erreurs, juge le politologue Kęstutis Girnius sur le portail Delfi :

«On se demande combien l'économie lituanienne pâtira des sanctions chinoises et quel sera l'effet de la procédure engagée par la Commission européenne auprès de l'OMC. ... Le ministre lituanien des Affaires étrangères, Vytautas Landsbergis, résolument optimiste (voire irréaliste), assure que cette procédure signale la cohésion et la solidarité de l'UE. ... La réputation de la Lituanie a été fortement écornée lorsqu'elle a décidé, sans consulter ses partenaires au préalable, de provoquer la Chine. On espérait que celle-ci avalerait l'offense sans broncher et que les partenaires européens feraient front. Deux prévisions qui se sont avérées erronées ; la Lituanie souffrira longtemps encore de son audace irréfléchie.»

LRT (LT) /

Le mauvais exemple allemand

De nombreux acteurs économiques craignent Pékin, ce qui constitue un danger pour la démocratie, fait valoir LRT :

«Les entreprises lituaniennes victimes des pressions chinoises ne coopèrent malheureusement pas avec les institutions lituaniennes et européennes collectant des informations sur les sanctions illégales de Pékin. Mais qu'attendre des acteurs économiques d'un petit pays lorsque même les géants économiques et les organisations économiques allemands ne coopèrent pas sur la question ? Tout le monde a peur. ... Or les entreprises qui payent des impôts en Lituanie et appuient la société civile, tout en étant dans la poche de Pékin et tributaires de ses sautes d'humeur, ne constituent-elles pas un péril pour notre démocratie et notre indépendance ? 'Le commerce allemand est le meilleur ambassadeur de la Chine' - voilà ce qui se dit, non sans raison.»